La chambre du fils… Pourquoi tu pleures ?

0

La Chambre du fils… L’un des plus beaux films de Nanni Moretti, président du jury du festival de Cannes 2012.

Ancône, port italien sur l’Adriatique.
Un médecin psychanalyste mène une vie sereine auprès de son épouse et de ses deux adolescents. Le quotidien d’une famille rythmé de petites habitudes complices, de jeux, de rires, de chansons partagées (émouvante scène que celle d’une mélodie italienne reprise successivement, par chacun, dans la voiture familiale). Evocation tendre d’un bonheur partagé.

Et puis… La brutalité d’un drame ! Le fils meurt accidentellement lors d’une plongée sous-marine.
Le père est psychologiquement détruit jusque dans sa capacité “d’écouter ses patients”. Son épouse se replie dans un silence parfois “violent” jusqu’au jour de la découverte “dans la chambre du fils” d’une correspondance ignorée de celui-ci avec une jeune fille de son âge. La jeune fille retrouvée vient rendre visite aux parents avec son nouvel ami.
La famille accompagnera les jeunes gens qui partent en vacances vers la France tout au long d’un émouvant voyage nocturne en voiture : “Surtout ne t’endors pas, reste avec moi”.
Dernier plan magnifique que celui d’un soleil levant abandonnant la famille à la frontière sur le bord d’une plage dans l’apaisement de la proximité d’une mer tranquille. Avec l’aube rayonnante, la jeune fille s’éloigne, emportant avec elle l’image de survie d’un lien imaginaire.

La Chambre du fils est aussi une douloureuse réflexion sur l’éternité des émotions qui nous étreignent lors de la séparation d’un enfant, telles les paroles de la chanson de J.J. Goldman : “Puisque tu pars… puisque l’ombre gagne… puisqu’il n’est plus de montagnes, au-delà des vents, plus hautes que les marches de l’oubli…”

Pourquoi tu pleures ?

Pourquoi pleure-t-on quand on est triste ?
Pourquoi est-on triste lorsqu’on soigne des enfants ?
Pourquoi les larmes ?
Autant de questions souvent posées par les enfants.

Pourrait-on répondre à ces interrogations :
“Parce qu’ils nous observent et ne nous jugent pas,
Parce qu’ils nous écoutent et ne remettent pas en doute notre parole
Parce qu’ils nous donnent leur fragilité et leur confiance…
Parce que nous les aimons, parce qu’ils sont tout petits
Et parce qu’ils nous aiment malgré que nous soyons grands”.

“Tant que je ne t’aurai pas donné, petit enfant éprouvé, cet amour dont tu as besoin, écrivait aussi Pierre Etaix, je ne t’aurai rien donné… à toi qui ne demandes rien”.

“Sait-on où vont les larmes quand le vent les emporte ?” écrivait le poète.
“Quand on aime, on souffre et on avance…” témoigne Jeff Nichols dans son dernier film Mud présenté au festival de Cannes…

“C’est tellement mystérieux[...]

Connectez-vous pour consulter l'article dans son intégralité.

Pas encore abonné(e)
INSCRIVEZ-VOUS

Inscrivez-vous gratuitement et profitez de tous les sites du groupe Performances Médicales

S'inscrire
Partagez.

À propos de l’auteur

Service de Pédiatrie Générale, Hôpital Robert Debré, PARIS.