L’instabilité psychomotrice est un concept trans nosographique. Il s’agit bien d’enfants étiquetés comme turbulents, hyperactifs ou hyperkinétiques. C’est un état psychomoteur caractérisé par une incapacité à soutenir l’attention, à garder une attitude, à persévérer dans une action entreprise et réagir de façon constante. Entre l’âge de 2 à 5 ans, l’instabilité est développementale, souvent caractérisée par la labilité attentionnelle et la motricité explosive, faisant suite au développement des compétences intellectuelles et motrices et dont le but est l’exploration du monde extérieur. L’instabilité devient pathologique par son intensité, sa chronicité et ses répercussions sur le fonctionnement de l’enfant et/ou de son entourage. C’est l’un des motifs de consultation les plus fréquents en pédiatrie et en pédopsychiatrie. Cette entité, pourtant sémiologique, est largement reliée au Trouble déficit de l’attention avec hyperactivité (TDAH) alors qu’il est un diagnostic d’élimination devant un ensemble de troubles psychopathologiques plus fréquents et facilement repérables. À travers trois vignettes cliniques, nous allons étayer cette diversité clinique d’étiologies.

La première vignette clinique : “Adam l’enfant symptôme”

Nous recevons en consultation ambulatoire de pédopsychiatrie, à la demande de ses parents, Adam, garçon de 8 ans, concernant la prescription du méthylphénidate, dans le cadre d’un diagnostic de TDAH posé par un collègue pédopsychiatre. Nous optons pour une réévaluation diagnostique. Adam est scolarisé en 3e année primaire. Il est le cadet d’une fratrie de quatre.

La maman le décrit comme turbulent et instable à la maison. En classe, les enseignants se plaignent d’un enfant hyperactif, parfois impulsif et qui se lasse rapidement, ce qui contraste avec de bons rendements scolaires. Le garçon est épanoui dans les activités parascolaires (aïkido, natation, football…). Il consulte un pédopsychiatre pour la première fois à l’âge de 7 ans, pour[...]

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