Les gastro-entérites à éosinophiles (GEE) sont des pathologies déjà anciennes puisque la première description remonte à 1937 [1]. Ce sont des maladies rares touchant aussi bien l’adulte que l’enfant ; il existe à ce jour moins de 300 cas décrits dans la littérature. Les centres de références nord-américains évaluaient dans les années 1980 la maladie à un 1 cas pour 100 000 personnes. Ces pathologies, distinctes des œsophagites à éosinophiles, semblent en augmentation depuis quelques années. Il est cependant difficile de dire si cette pathologie est en recrudescence ou si elle a été sous-estimée compte tenu de l’éventail de symptômes non spécifiques qu’elle engendre.
Distribution des éosinophiles dans le tube digestif : différencier le normal du pathologique
Les éosinophiles résident normalement dans la muqueuse de toutes les parties du tube digestif, sauf dans l’œsophage. On observe un gradient de la densité des éosinophiles du tube digestif proximal à distal. Le nombre normal d’éosinophiles dans chaque partie du tractus digestif est difficile à définir, sauf dans l’œsophage où normalement ces cellules sont absentes ; leur nombre supérieur à 15/HPF est retenu comme pathologique pour parler d’œsophagite à éosinophiles [2]. Peu d’études rapportent le nombre habituel d’éosinophile dans la muqueuse digestive car ces cellules sont rarement comptabilisées lorsque les biopsies sont considérées comme normales. Par ailleurs, l’environnement semble influencer leur nombre :
- dans l’estomac, une étude retrouve chez des enfants ayant des biopsies normales, un pic d’éosinophiles de 8/HPF dans l’antre et de 11/HPF dans le fundus [3] ;
- dans l’intestin grêle, certains auteurs déterminent un maximum d’éosinophiles de 20/HPF alors que d’autres l’estiment à 50 [3, 4].
Ainsi, indépendamment du nombre de ces cellules, certains aspects histologiques ont plus de valeur pour définir une réelle entité pathologique. Les agrégats d’éosinophiles, des abcès cryptiques à éosinophiles, un aspect dégénératif et régénératif de l’épithélium, la présence d’éosinophiles intra-épithéliaux ou d’autres signes d’inflammation minime aiguë[...]
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