Les lésions du ligament croisé antérieur de l’enfant

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Définition

Les lésions du ligament croisé antérieur (LCA) chez l’enfant se caractérisent par le fait qu’elles surviennent chez un sujet dont les cartilages de croissance sont toujours fertiles. Ces traumatismes sont d’incidence croissante, d’environ 250 000 cas par an aux USA, ce qui représente 3,3 % des ruptures du LCA. Ils s’accompagnent d’un fort taux de lésions méniscales concomitantes (environ 70 % sur les IRM réalisées dans les 3 mois suivant le traumatisme). Le LCA a un rôle de stabilisation du genou dans le mouvement de translation antérieure et de rotation externe du tibia sous le fémur. En cas de LCA non compétent, la cinématique du genou est perturbée, ce qui se traduit par des accidents d’instabilité qui interfèrent avec la pratique sportive, voire avec les activités sédentaires. Mais cela va également amener à une dégradation arthrosique. Les séries de genoux non opérés font état de 24 à 86 % d’arthrose radiologique sur des séries avec un suivi de 5 à 34 ans. Les études disponibles sont basées sur des cohortes de rupture du LCA à l’âge adulte. Aucune série comparable n’existe pour l’instant pour des cohortes pédiatriques. Mais la fréquence accrue des lésions méniscales amène logique-ment à penser que ces lésions sont plus arthrogènes chez l’enfant. La stabilisation chirurgicale du genou permet de diminuer l’incidence des lésions méniscales secondaires, et donc de ralentir la survenue de l’arthrose, mais celle-ci semble quand même inéluctable, même sur genou stabilisé, possiblement du fait des lésions cartilagineuses concomitantes du traumatisme. Le suivi des cohortes adultes de genoux opérés rapporte 10 à 70 % d’arthrose radiologique sur des reculs de 5 à 15 ans. Cette arthrose sur genou stable est toutefois tardive et rarement symptomatique, ce qui justifie la réalisation des gestes de stabilisation.

Examen

La conduite à tenir face un genou avec une hémarthrose post-traumatique est consensuelle. Elle passe en premier lieu par la réalisation d’une radiographie qui permettra les diagnostics différentiels de fracture ou de luxation de rotule, beaucoup plus fréquents. Il faut connaître l’existence d’une forme particulière de lésion du LCA qui consiste en un arrachement de sa zone d’insertion distale, appelée “arrachement du massif des épines tibiales”, et dont l’ostéosynthèse permet le rétablissement fonctionnel du LCA (fig. 1). En cas de radio normale, l’examen de choix est l’IRM, qui permettra le bilan lésionnel[...]

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À propos de l’auteur

Service de Chirurgie Orthopédique et Réparatrice de l’Enfant, Hôpital d’enfants Armand Trousseau, PARIS.