La procréation médicalement assistée, en France, est réservée aux couples de sexe différents, vivants et en âge de procréer. Ainsi en a décidé la loi de bioéthique votée par le Parlement en 1994 puis confirmée en 2011. Dès lors, depuis maintenant plus de vingt ans, les mêmes règles régissent l’accès à la médecine procréative. Celle-ci ne peut être accordée qu’à des couples plausiblement fertiles du point de vue social, inscrits dans la complémentarité des sexes et donc dans le scénario d’une vraisemblable reproduction naturelle. Par défaut se dessinent les demandes procréatives qui n’ont pas le droit de s’adresser au corps médical français : celles émanant de couples de même sexe ou de célibataires.
Toutefois, ces derniers temps, ces interdits sont transgressés. Des lesbiennes et des femmes seules franchissent les frontières pour bénéficier à l’étranger, notamment en Belgique ou en Espagne, de techniques qui, dans ces pays, sont autorisées par des législations plus
libérales que la nôtre.
Car le désir d’enfant tend à se dissocier de la norme conjugale hétérosexuelle. L’hypothèse homoparentale s’installe dans le paysage, confortée par la reconnaissance par la France en 2013 du mariage accordée aux couples de même sexe. Tandis que le souhait d’enfanter éventuellement sans conjoint prend de la vigueur.
Nous ne disposons d’aucune statistique permettant de repérer l’ampleur du phénomène. Mais les témoignages, les reportages médiatiques, les appels que reçoivent certains gynécologues, les candidatures enregistrées par les cliniques étrangères attestent de la croissance régulière de l’aspiration à la maternité célibataire.
Les évolutions sociales qui sous-tendent cette expansion sont connues. L’explosion du travail féminin, l’allongement des études, l’installation professionnelle plus lente contribuent à retarder de plus en plus, et de façon semble-t-il irréversible, l’âge de la première maternité. Et ceci pour toutes femmes. Par ailleurs, la multiplication des ruptures conjugales alimente la monoparenté qui ne cesse de s’amplifier. La maternité en solo s’inscrit dans ce mouvement général. Travail féminin et fragilité conjugale se conjuguent pour favoriser ce mouvement vers l’individualisation de la parenté.
Le choix d’une voie iconoclaste
Mères solo : ainsi se désignent elles-mêmes ces mères[...]
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