Microbiome cutané et dermatite atopique : un second génome ?

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La physiopathologie de la dermatite atopique, -affection fréquente qui peut toucher jusqu’à 25 % des enfants et 7 % des adultes dans les pays industrialisés, reste un puzzle complexe même si sa compréhension progresse très rapidement depuis plusieurs années. Elle fait inter-venir à l’évidence des facteurs intrinsèques et extrinsèques, notamment des allergènes de l’environnement qui inter-agissent avec un terrain particulier de nature génétique lequel perturbe tant la barrière cutanée (résultats de mutations de la filaggrine notamment) que la réponse immunitaire avec un déséquilibre de l’immunité adaptative au profit des -lymphocytes TH2, une hyperproduction d’IgE et la produ-ction de certaines cytokines telles IL4, IL5 et TSLP.

Diverses théories ont fleuri au fil du temps pour expliquer ce déséquilibre en dehors du terrain génétique, en parti-culier “hygiéniste” avec diminution des stimuli infectieux habituels en raison d’un environnement hypersécurisé dans les pays les plus avancés sur le plan socioéconomique. La distinction DA intrinsèque vs extrinsèque en fonction de l’importance relative des facteurs intrinsèques (génétiques) et extrinsèques (influence de l’environnement) reste en -partie d’actualité, même s’il faut probablement se garder d’une modalisation simpliste voire manichéenne qui n’a pas grand sens en pratique.

Dans ce schéma général qui se précise peu à peu, est venu se glisser récemment un troisième partenaire, intermédiaire (à tous les sens du terme) entre l’intrinsèque et l’extrinsèque, le microbiome cutané mais aussi l’immunité cutanée innée, couple dont on commence à peine à entrevoir le rôle majeur dans les poussées de la maladie, mais peut-être aussi dans sa physiopathologie globale.

Le microbiome cutané

Le terme de microbiome ou microbiote désigne l’ensemble des micro-organismes présents dans un tissu, qu’ils soient commensaux et symbiotiques (le plus souvent), pathogènes facultatifs ou obligatoires : bactéries (bactériome) virus (virome) parasites et espèces fungiques (mycome). Les deux principaux microbiomes concernent le tube digestif et le revêtement cutané, et dépassent très largement l’hôte en masse génomique totale d’où le terme de “second génome”. Le microbiome, notamment commensal, est en équilibre avec l’immunité innée qui constitue une première ligne de défense rapide mais[...]

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À propos de l’auteur

Service de Dermatologie, CHU, MONTPELLIER.