Réduire une pronation douloureuse

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Une manœuvre simple, mais réalisée avec rigueur, permet de réduire pratiquement toutes les pronations douloureuses. Malgré un diagnostic simple, d’autres étiologies peuvent simuler cette atteinte du membre supérieur, ce qui appelle à la vigilance.

La pronation douloureuse est une luxation du ligament annulaire du coude qui s’interpose entre le condyle huméral et la cupule radiale, ce qui conduit à la position antalgique coude en extension et avant-bras en pronation. La tête radiale reste en position anatomique (fig. 1).

Le diagnostic repose :

  • sur l’apparition brutale d’une impotence fonctionnelle du membre supérieur, très douloureuse lors des tentatives de mobilisations du coude ;
  • sur la connaissance du mécanisme responsable  : une traction brutale du membre supérieur en extension et pronation. En pratique, l’interprétation de l’accident peut être trompeuse, une chute sur la main étant souvent invoquée, alors que la mère a relevé l’enfant en le tirant par le poignet ;
  • l’attitude du membre supérieur est caractéristique : il pend le long du corps, coude en extension, main en pronation ;
  • toute mobilisation du coude est douloureuse et est à proscrire ;
  • des signes négatifs sont importants : absence de douleur provoquée à la palpation de l’ensemble des os et des articulations depuis la clavicule jusqu’à la main. De plus, la mobilisation douce des articulations du poignet et de l’épaule est indolore, éliminant ainsi toute pathologie articulaire de voisinage. L’enfant est apyrétique et ne présente aucune déformation visible du membre supérieur.

Ces éléments sont suffisants pour porter le diagnostic : en cas d’hésitation, demander une échographie articulaire ou une radiographie, examens centrés sur la zone suspecte.

La réduction est conduite de façon rigoureuse :

  • L’enfant est installé sur les genoux de sa mère, tourné vers l’examinateur qui est assis en face de lui (fig. 2).

  • La mère est informée que la manœuvre est douloureuse et que l’enfant risque de pleurer.
  • Le déshabillage interdit toute mobilisation du coude pathologique, aussi faut-il libérer en premier lieu le membre sain, puis la tête et enfin – avec douceur – le laissant dans sa position antalgique, le bras atteint.
  • L’enfant étant calmé, la mère le ceinture, maintenant vigoureusement le bras sain contre le corps et posant sa main bien à plat en arrière de l’épaule du côté pathologique.
  • L’examinateur empaume alors le poignet de l’enfant et, de son autre main, enserre l’extrémité inférieure du bras qui est ainsi parfaitement fixé, son pouce appliquant une légère pulsion sur la tête radiale, de dehors en dedans. Il accentue[...]

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