Nouvelles recommandations dans la prise en charge de l’allergie aux protéines du lait de vache : quoi de neuf ?

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L’organisation mondiale de l’allergie (WAO : World Allergy Organization) actualisent depuis 2022 ses recommandations concernant le diagnostic et la prise en charge de l’allergie aux protéines du lait de vache (APLV) (DRACMA : Diagnosis and Rationale for Action against Cow’s Milk Allergy) [1-7]. Dans le même temps, la société européenne d’hépato-gastro-entérologie et nutrition pédiatrique (ESPGHAN : European Society for Paediatric Gastroenterology Hepatology and Nutrition) a publié en 2023 une mise à jour de leur position sur l’APLV [8]. Les dernières recommandations de l’académie européenne d’allergologie concernant les allergies alimentaires, et notamment chez les enfants allaités (EAACI : European Academy of Allergy & Clinical Immunology), datent quant à elles de 2020 [9, 10]. Les experts de la Société française d’allergologie (SFA) [11] et du comité de nutrition de la Société française de pédiatrie (SFP) [12] débattent, quant à eux, sur la balance bénéfice-risque de 10 mL de lait de vache donnés régulièrement chez les nouveau-nés et nourrissons exclusivement allaités.

L’objectif de cet article est de synthétiser les dernières recommandations concernant l’APLV, qu’elle soit IgE-médiée, non IgE-médiée, ou de forme mixte, concernant le diagnostic, la prise en charge, et la prévention.

Manifestations cliniques

L’ESPGHAN et la WAO rappellent que l’APLV est souvent diagnostiquée par excès, car de nombreux symptômes sont aspécifiques, à l’exception de l’anaphylaxie. L’APLV existe chez les enfants exclusivement allaités, mais cela reste très rare [5, 8].

Devant des symptômes digestifs, on peut évoquer une APLV non IgE-médiée, de type proctocolite allergique, syndrome d’entérocolite induite par les protéines alimentaires (SEIPA), ou des pathologies gastro-intestinales à éosinophiles, mais aussi de simples troubles fonctionnels intestinaux (TFI) pris à tort pour une APLV, comme des coliques ou des régurgitations qui se résoudront spontanément pendant les premiers mois de vie [8]. Des pleurs isolés ne doivent pas faire évoquer une APLV. Certains TFI d’origine non allergique peuvent tout de même s’améliorer sous hydrolysat extensif de PLV (HePLV) sans lactose, probablement grâce à une vidange gastrique plus rapide [8]. Une APLV est également peu probable en présence de sibilants[...]

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À propos de l’auteur

Nutrition et Gastroentérologie pédiatriques, Hôpital Trousseau, PARIS.