Obésités génétiques rares : perspectives diagnostiques et thérapeutiques

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Le développement précoce de l’obésité au cours de la vie implique toujours une prédisposition génétique, en interaction avec des facteurs environnementaux variables en fonction des situations (mode de vie, manque de sommeil, etc.) [1]. L’obésité précoce est reconnue comme une véritable maladie des centres de régulation de la faim, avec une héritabilité génétique pouvant atteindre jusqu’à 90 % dans les situations d’obésité sévère et précoce (débutant dès les premières années de vie). Deux tableaux cliniques sont classiquement décrits : les obésités génétiques de causes rares ou obésités précoces, avec ou sans trouble du neurodéveloppement (5-10 % des cas), et l’obésité dite polygénique plus commune et plus fréquente [1]. Le diagnostic d’obésité génétique rare doit être évoqué devant un tableau évocateur, afin de pouvoir proposer une prise en charge adaptée dès que possible et le cas échéant des innovations thérapeutiques ciblant l’hypothalamus [2].

La dysrégulation du contrôle de la faim et du poids au niveau hypothalamique est au centre du phénotype en cas d’obésités génétiques rares en raison de la réponse anormale aux signaux hormonaux venant de la périphérie (leptine, insuline, ghréline) et de l’altération des signaux venant du système nerveux autonome ou des voies hormonales hypophysaires [3]. Une des voies clés du contrôle hypothalamique est la voie leptine-mélanocortines dont l’interruption, quelle que soit son origine, entraîne une hyperphagie insatiable dès la petite enfance, particulièrement sévère dans les premières années de vie. Cette atteinte hypothalamique est aussi responsable d’une altération du métabolisme de base qui participe au développement anormal du tissu adipeux.

On distingue deux grandes catégories d’obésités génétiques rares [6] :
– les obésités syndromiques ou obésités associées à d’autres signes évocateurs de trouble du neurodéveloppement (déficience intellectuelle ou retard psychomoteur et/ou des apprentissages, ou troubles du spectre de l’autisme) et/ou de syndrome malformatif congénital (éléments dysmorphiques, anomalies d’organe). Les syndromes de Prader-Willi (SPW), de l’X-fragile et de Bardet-Biedl[...]

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À propos de l’auteur

Service de Gastro-Entérologie et Nutrition Pédiatriques, Hôpital Armand-Trousseau, PARIS.