Obésités génétiques

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L’obésité est une maladie complexe, multifactorielle résultant de l’interaction de nombreux facteurs génétiques et non génétiques environnementaux. Les aspects comportementaux sont essentiels (apports énergétiques et activité physique). L’expression phénotypique des facteurs génétiques impliqués dans l’obésité permet de distinguer différentes situations cliniques :

  • obésité syndromique qui associe une obésité sévère à début précoce à une atteinte multi-organes (déficience intellectuelle, troubles neuropsychologiques, éléments dysmorphiques, anomalies développementales, atteintes neurosensorielles et/ou endocriniennes) ;
  • obésité monogénique définie par une obésité rare, sévère, à début précoce associée à des anomalies endocriniennes. L’impact de la génétique y est majeur et très peu dépendant des facteurs environnementaux. Elle est le plus souvent causée par des mutations des gènes de la voie leptine-mélanocortines impliquée dans la régulation de la prise alimentaire (gènes de la leptine (LEP) et de son récepteur (LEPR) par exemple) ;
  • obésité oligogénique, comme celle due aux mutations du gène MC4R (melanocortin 4 receptor), caractérisée par une obésité de sévérité variable dépendante en partie des facteurs environnementaux et l’absence de phénotype spécifique associé. Elle est responsable de 2-3 % des obésités de l’enfant et de l’adulte.

Ces formes rares d’obésité se distinguent de l’obésité à hérédité polygénique, dite obésité commune, situation clinique la plus fréquente dont nous ne parlerons pas dans cette revue. Les obésités génétiques rares sont importantes à détecter cliniquement car d’une part cela permet de progresser dans la compréhension de la physiopathologie de l’obésité et la découverte de nouveaux traitements, et d’autre part, il existe une prise en charge spécifique de ces formes d’obésité, à mettre en place le plus précocement possible et relevant d’équipes spécialisées et multidisciplinaires (fig. 1).

L’anamnèse et l’examen clinique

Devant toute obésité massive, chez l’enfant[...]

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À propos de l’auteur

Centre de Référence Syndrome de Prader-Willi et apparentés, Pôle Cœur et Métabolisme, Institut de Cardiométabolisme et Nutrition, ICAN, Groupe Hospitalier Pitié-Salpêtrière, PARIS,