La soif est une sensation subjective nécessaire à l’homéostasie du bilan hydrique de l’organisme. Chez certains individus, un comportement compulsif peut amener à l’ingestion de quantités anormales d’eau, on parle alors de potomanie ou polydipsie primaire. Le rein s’adapte à cet apport excessif d’eau en excrétant une importante quantité d’eau libre, provoquant une polyurie dite primaire.

Chez l’adulte, certains troubles psychiatriques sont connus pour être responsables d’une potomanie. Chez le jeune enfant, ce diagnostic non exceptionnel reste un diagnostic d’élimination et n’est pas forcement associé à des comorbidités psychiatriques. On retrouve notamment des erreurs diététiques et de mauvaises habitudes chroniques pouvant entraîner cette polydipsie chronique. Par exemple, il n’est pas rare de constater que certains nourrissons ont pris l’habitude de s’endormir avec un biberon d’eau et de le réclamer lors des réveils nocturnes.

L’objectif de l’approche diagnostique est donc de différencier une polydipsie primaire ou potomanie responsable de la polyurie, pour laquelle des mesures éducatives vont permettre de diminuer la prise de boisson et d’abolir les symptômes, d’une polydipsie secondaire, c’est-à-dire adaptée à la polyurie, dont les causes et le retentissement sont potentiellement graves pour l’enfant et pour laquelle l’arrêt de l’apport en eau peut avoir des conséquences sévères. En pratique, on est en droit de “penser” à une potomanie chez l’enfant une fois qu’on est certain que celle-ci n’est pas adaptée à un trouble de la concentration urinaire.

Physiopathologie de l’homéostasie hydrique

Il est indispensable pour le métabolisme de l’organisme de maintenir un volume cellulaire[...]

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