Supplémentation en vitamine D : pourquoi les recommandations françaises ne sont-elles pas (plus) adaptées ?

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Rôle de la vitamine D

Hormone synthétisée dans l’organisme humain sous l’action de certains rayonnements ultraviolets et peu retrouvée dans l’alimentation (à l’exception des poissons gras et des produits laitiers artificiellement enrichis), la vitamine D joue un rôle majeur dans la croissance et la qualité osseuse. C’est une hormone liposoluble dont la biosynthèse commence au niveau cutané sous l’effet du rayonnement ultraviolet et se termine au niveau rénal par l’hydroxylation en 1, après plusieurs étapes successives. La vitamine D existe sous deux formes principales : la forme de stockage (25 OH vitamine D3, 25-D ou calcidiol) et la forme active (1-25 OH2 vitamine D3, 1.25-D ou calcitriol).

La 1.25-D est une hormone stéroïde et, à ce titre, elle agit donc comme tel au niveau cellulaire, avec une liaison initiale cytoplasmique au récepteur de la vitamine D (VDR), qui appartient à la superfamille des récepteurs nucléaires, et qui va ensuite transloquer dans le noyau de la cellule et se fixer sur une séquence RXR. L’hétérodimère ainsi formé va se fixer sur le VDRE (Vitamin D Responsive Element) et ainsi déclencher l’expression ou la répression des gènes cibles contrôlés par la vitamine D [1, 2].

Le rôle “historique” et classiquement décrit de la vitamine D est son rôle dans l’homéostasie phosphocalcique, avec la stimulation de l’absorption intestinale de calcium et de phosphore (permettant ainsi de maintenir un état de normocalcémie nécessaire pour une minéralisation osseuse adéquate) [3], la stimulation de la réabsorption tubulaire de calcium et l’inhibition de la synthèse de parathormone (PTH), hormone hyper­calcémiante et phosphaturiante. Dans un contexte de “pandémie” de déficit en vitamine D dans la population générale, la connaissance de la physiologie de cette hormone a progressé de manière considérable ces dernières années, faisant passer sa conception d’une hormone purement phosphocalcique et osseuse à une hormone ayant un effet bénéfique sur la santé globale : anti-­infectieuse, anti-inflammatoire, anti-­tumorale, protectrice cardiovasculaire notamment par ses effets inhibiteurs du système rénine/angiotensine et possiblement bénéfique sur le psychisme et le développement neuronal, la vitamine D a tout pour plaire [1,[...]

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À propos des auteurs

Centre de Référence des Maladies Rénales Rares, Centre de Référence des Maladies Rares du Calcium et du Phosphore, Faculté de Médecine Lyon Est, Université Lyon 1, INSERM 1033, Prévention des Maladies Osseuses, Hôpital Femme Mère Enfant, BRON.

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