Utilisation des formules à base d’acides aminés contenant des symbiotiques chez les nourrissons allergiques aux protéines du lait de vache : effets cliniques

0

L’allergie aux protéines du lait de vache (APLV) concerne 2 à 5 % des nourrissons européens. Dans les formes les plus sévères comme l’anaphylaxie, le retard de croissance ou le non-amendement des symptômes sous hydrolysat extensif de PLV et à défaut d’allaitement maternel, les formules à base d’acides aminés (FAA) sont une alternative nécessaire pour la mise en place du régime d’éviction des PLV.

Les modifications du microbiote intestinal tôt dans la vie peuvent perturber l’induction de la tolérance immunologique vis-à-vis des allergènes alimentaires au niveau de la muqueuse digestive, et peuvent être un mode d’entrée dans les maladies atopiques et dans la survenue d’allergies alimentaires. Des études randomisées contrôlées ont déjà prouvé que des FAA spécifiques avec symbiotiques (FAA-Syn, combinaison de prébiotiques à base de fructo-oligosaccharides dérivés de la chicorée et d’inuline, et du probiotique Bifidobacterium breve M16-V) permettent de diminuer les infections, le taux d’hospitalisation et l’utilisation d’antibiotiques chez les nourrissons en comparaison de ceux recevant les FAA sans symbiotiques.

Le but de l’étude de Sorensen et al. [Sorensen K, Cawood AL, Cooke LH et al. Nutrients, 2021;13:2205] était de comparer les effets cliniques potentiels de la FAA-Syn en vie réelle d’après une cohorte rétrospective par rapport à des enfants avec une APLV sous FAA sans pré- ou probiotiques. À partir d’un registre anonyme de dossiers médicaux anglais (The Health Improvement Network), 148 nourrissons âgés de moins de 1 an entre 2015 et 2020 ayant une APLV suspectée ou confirmée ont été sélectionnés : les 74 enfants sous FAA-Syn du registre (groupe FAA-Syn) et 74 nourrissons sous FAA sans pré- ou probiotiques (groupe FAA) appariés au 1er groupe par âge, sexe et durée du suivi.

Au cours de la période d’observation étudiée (moyenne de 1,2 an), les enfants du groupe FAA-Syn avaient globalement moins de symptômes allergiques (en particulier digestifs et cutanés) que ceux du groupe FAA (proportion de 32 versus 61 % ; p < 0,001), et 2 fois moins de symptômes allergiques digestifs par personne et par an dans le groupe FAA-Syn.

Du point de vue infectieux, les auteurs ont relevé moins de gastro-entérites infectieuses et d’infections cutanées, respiratoires ou ORL dans le groupe FAA-Syn (66 versus 86 % ; p = 0,007), et un tiers d’infections respiratoires en moins par personne et par an dans le groupe FAA-Syn par rapport au groupe FAA (taux de 1,46 versus 2,16 ; p < 0,001). Les enfants du groupe FAA-Syn avaient 2 fois moins de prescriptions d’antibiotiques (taux de 0,8 versus 1,7/personne/an ; –47 % ; p < 0,001) et 18 % de recours en moins aux traitements dermatologiques (taux de 3,1 versus 3,7/personne/an ;[...]

Connectez-vous pour consulter l'article dans son intégralité.

Pas encore abonné(e)
INSCRIVEZ-VOUS

Inscrivez-vous gratuitement et profitez de tous les sites du groupe Performances Médicales

S'inscrire
Partagez.

À propos de l’auteur

Nutrition et Gastroentérologie pédiatriques, Hôpital Trousseau, PARIS.