Vidéocapsule endoscopique
chez l’enfant : quelles indications ?

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Très longtemps, l’exploration de l’intestin grêle était limitée aux examens radiologiques. Très efficace pour analyser la paroi dans son épaisseur, la radiologie restait moins performante pour les lésions principalement muqueuses. Les tentatives d’accéder à la lumière de l’intestin grêle à l’aide d’un entéroscope reste une technique lourde, consommatrice de temps et invasive.

Depuis le début des années 2000, la vidéocapsule endoscopique (VCE) permet de visualiser l’intestin grêle par la simple ingestion d’un dispositif associant une caméra et un transmetteur hertzien des images. La capsule mesure 11 3 26 mm et pro-gressent sous l’effet du péristaltisme en enregistrant 2-3 images par seconde pendant 9 à 11 heures. Les images sont transmises à des antennes placées sur le patient et reliées à un boîtier porté à la ceinture. Une préparation intestinale préalable, mais de volume limité, améliore la performance de l’enregistrement [1].

Après 8 ans, la VCE est généralement avalée sans difficulté [1] [2]. En deçà de cet âge, une dépose endoscopique sous anesthésie est souvent nécessaire [2]. Des examens par VCE ont ainsi pu être réalisés dès 8 mois et 9 kilos. La seule complication réelle consiste en une rétention du dispositif en amont d’une sténose. Sa fréquence est estimée à 2 % chez l’enfant, mais augmente jusqu’à 21 % en cas de sténose connue au cours d’une maladie de Crohn. En cas de doute, une capsule de calibration en lactose, la capsule Agile Patency, permet de vérifier au préalable le diamètre digestif.

L’exploration de l’intestin grêle par VCE est particulièrement intéressante dans trois situations cliniques : les hémorragies digestives avérées ou suspectées du fait d’une anémie chronique, les maladies inflammatoires intestinales (MICI) et les polyposes, syndrome de Peutz-Jeghers tout particulièrement.

L’exploration de l’intestin grêle est complète dans 87 à 91 % des séries pédiatriques [1-3]. Globalement, la VCE révèle des lésions chez 39 % à 52 % des populations pédiatriques [3]. Cependant, le rendement diagnostique varie nettement selon les indications.

En cas d’hémorragie digestive occulte, la VCE révélait une lésion dans 37 à 72 % des cas [1-3]. Chez l’adulte, une méta-analyse reprenant 14 études conclut à une meilleure performance diagnostique de la VCE (63 à 74 %) comparée aux autres techniques diagnostiques plus invasives ou irradiantes, entéroscopie poussée, l’entéroscopie peropératoire, le transit baryté ou l’angiographie (28 %, 72 %, 8 % et 56 % respectivement) (fig. 1). Ce rendement diagnostique est meilleur si l’examen est réalisé précocement, dans les 15 jours qui suivent l’hémorragie ou l’anémie. La valeur prédictive négative de l’examen est également intéressante puisque l’absence de[...]

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À propos de l’auteur

Service de Gastroentérologie et Nutrition pédiatriques, Hôpital Robert-Debré, PARIS.