Y a-t-il encore une place pour la caféine en néonatologie ?

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Les progrès permanents enregistrés dans tous les domaines de la médecine néonatale ont pour corollaire une augmentation au fil des années du nombre d’enfants survivant à une extrême prématurité. Cependant, la fragilité particulière de cette population est source de morbidités importantes qu’il faut sans cesse évaluer et prévenir [1, 2]. Parmi elles, les lésions pulmonaires et les complications respiratoires aiguës (apnées, maladie des membranes hyalines [MMH]) ou chroniques (bronchodysplasie pulmonaire [BDP]) préoccupent particulièrement les néonatologistes [3, 4]. Actuellement l’approche visant à administrer précocement le surfactant exogène et privilégier une assistance respiratoire non invasive dès les premières minutes de vie est préconisée, mais elle peut se révéler insuffisante pour lutter contre un défaut d’ampliation alvéolaire et la survenue d’apnées centrales secondaires à l’immaturité du système nerveux autonome central [5-9].

Au sein de l’arsenal pharmacologique disponible en médecine néonatale, les méthylxanthines, utilisées depuis les années 1970, sont prescrites en traitement préventif anti-apnéique et permettent de limiter le recours à une assistance ventilatoire invasive. Toutes les méthylxanthines ont sensiblement les mêmes propriétés pharmacologiques d’inhibition de la phosphodiestérase, enzyme responsable de la dégradation du second messager 3’, 5’ adénosine monophosphate cyclique (AMPc) en AMP et d’antagonisme compétitif au niveau de récepteurs à l’adénosine, avec des effets variables suivant la substance : inotropes positifs, diurétiques, vasodilatateurs et bronchodilatateurs, activateurs du centre respiratoire bulbaire, stimulants du système nerveux en favorisant l’éveil et en stimulant l’activité psychique.

Parmi les méthylxanthines, la caféine, dont l’effet stimulant a été initialement reconnu par les Éthiopiens, est le médicament de choix du fait d’une demi-vie plus longue, d’une plage thérapeutique plus large, d’un rapport coût/efficacité favorable et d’une absence de nécessité de suivi des taux thérapeutiques comparée à d’autres méthylxanthines, dont la théophylline [10].

Pharmacocinétique de la caféine

La plupart des études portant sur le métabolisme[...]

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À propos de l’auteur

Services de Réanimation néonatale et pédiatrique, Hôpital Nord, CHU de SAINT-ÉTIENNE.