Les réactions allergiques, de plus en plus fréquentes, s’inscrivent dans le cadre d’une véritable épidémie qui, depuis une trentaine d’années, a touché tous les individus (surtout les enfants, les adolescents et les jeunes adultes), tous les symptômes de l’atopie (de la rhinite à l’asthme jusqu’à l’anaphylaxie), dans tous les pays du monde (développés ou non) [1-4]. L’objectif de cette revue est de préciser les aspects épidémiologiques, cliniques, diagnostiques et thérapeutiques de l’anaphylaxie car, malgré plusieurs textes d’experts, les recommandations ne sont pas encore claires pour les médecins et parfois même pour les professionnels de l’urgence.

Perspectives historiques

Le terme d’anaphylaxie du grec “ana” (contraire) et phylaxie (protection) a été créé en 1902 par Richet et Portier. Voulant vacciner des chiens avec des injections répétées de venin de physalies, ils déclenchèrent le contraire de ce qu’ils espéraient : un collapsus cardiorespiratoire IgE-dépendant. L’anaphylaxie fut d’abord définie assez simplement par la présence de symptômes cutanéo-muqueux (prurit de la paume des mains et de la plante des pieds, puis généralisé, flush, érythème, urticaire, angio-œdème, conjonctivite) associés à un ou plusieurs des symptômes suivants[...]

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