Auteur Delaisi De Parseval G.

Psychanalyste, PARIS.

Revues générales
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La nouvelle loi de bioéthique entrée en application le 1er septembre 2022 a ouvert un nouveau droit aux personnes qui ont été conçues grâce à des dons de gamètes qui, à partir de leur majorité, auront la possibilité d’accéder aux informations identifiantes relatives à leur donneur. Les sujets qui ont été conçus avant la loi de 2022 pourront faire une demande relative à l’identité de leur donneur à la CAPADD : le donneur de sperme – auquel on avait promis l’anonymat – sera consulté et pourra accepter ou refuser de donner son identité. La loi prend également en compte l’accès aux origines pour les couples de femmes et les femmes seules qui recourent à une IAD (insémination par donneur) ; la question des origines prend un autre sens qu’au sein des couples hétérosexuels dans la mesure où ces derniers ne sont pas obligés d’informer l’enfant de son mode de conception ; la communauté scientifique s’accorde sur l’importance de révéler à l’enfant le plus tôt possible son mode de conception. Le rôle du pédiatre est très important dans le conseil aux parents.

Dossier : Questions de bioéthique
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Le devenir psychique des enfants conçus après de longs traitements d’infertilité – y compris après des PMA avec des dons de gamètes anonymes comme le dit la loi française actuelle – est éclairé dans cet article par des éléments de clinique analytique sur plusieurs générations. Ces
“enfants de la dernière chance” sont clairement des enfants précieux et surinvestis par leurs parents, mais pour ces derniers, la page n’est pas définitivement tournée, la naissance d’un enfant étant en même temps source potentielle d’ambivalence dans le couple. L’écoute clinique des enfants eux-mêmes, désormais adultes pour nombre d’entre eux, apporte de nouveaux questionnements. Est discutée la question de l’intérêt psychologique d’une levée possible de l’anonymat des donneurs dans la future loi de bioéthique qui va être révisée en 2019.