Auteur Roussey M.

Pr honoraire de pédiatrie, Université de Rennes 1, Président de l’Association française pour le dépistage et la prévention des handicaps de l’enfant (AFDPHE) de 2002 à 2018.

Revues générales
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Le DNN existe en France depuis 50 ans. Son organisation était dérogatoire, confiée à une association loi 1901, l’AFDPHE, sous la double tutelle du MSS et de la CNAMTS. Mais à l’heure des agences ministérielles, de l’accréditation des laboratoires et de la tarification à l’activité, cette organisation est désormais anachronique. Pour permettre une extension à de nouvelles maladies, le DNN est maintenant régi par le MSS par un arrêté du 22 février 2018.
En pratique, cela ne change rien pour les maternités, services de néonatologie et sages-femmes à domicile qui continuent à adresser les tests de Guthrie à leur centre régional. De même, les pédiatres des centres de référence des maladies rares continueront à être contactés par leur centre régional de DNN.
L’organisation nationale continuera de suivre les DNN, de les adapter selon les recommandations d’une commission biologique et de suivre l’évolution épidémiologique annuelle de chaque maladie dépistée.

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Le bien-fondé de la démarche de prévention infantile des maladies graves par le dépistage néonatal (DNN) systématique a été largement démontré depuis sa mise en place, il y a 50 ans. Il repose sur des critères établis par l’OMS en 1968, mais les programmes de DNN sont variables selon les pays, les régions ou les provinces, ou encore selon les structures des pays. Des adaptations de ces critères sont apparues ces dernières années du fait des progrès technologiques et des acquisitions médicales.
Ainsi, la liste des maladies pouvant maintenant bénéficier d’un DNN devient très importante et doit être sans cesse mise à jour. Les nouvelles technologies posent des challenges éthiques et cliniques au DNN et, avant de lancer de nouveaux programmes de dépistage, il faut s’assurer que ceux-ci seront compris, acceptés et supportés par la collectivité afin qu’ils puissent être proposés de façon
équitable à l’ensemble de la population.
En France, aux 5 maladies actuellement dépistées grâce au test de Guthrie (en plus du DNN de la surdité) va s’ajouter en 2019 le déficit en MCAD. D’autres dépistages vont apparaître rapidement (DICS ?) avec la restructuration nationale du DNN mise en place en 2018.

Dossier : Dépistage néonatal de la surdité : où en est-on ?
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Alors que les arguments scientifiques sont en faveur de l’instauration d’un dépistage néonatal (DNN) de la surdité, la décision tarde à venir dans notre pays. Plus de la moitié des maternités le pratiquent pourtant. Il mérite d’être encadré afin d’éviter toute dérive et de contrôler cette action de Santé publique de grande ampleur. Ce sont les otoémissions acoustiques (OEA) qui paraissent la méthode la plus facile et la moins onéreuse pour les nouveau-nés en maternité. En cas de non-réponse aux OEA et dans tous les cas de transfert en néonatologie, il faut utiliser les potentiels évoqués auditifs automatisés (PEAA) qui détectent en plus les neuropathies auditives. Si un trouble de l’audition est confirmé en centre spécialisé par des tests diagnostiques et non plus de dépistage, il convient de donner aux parents les informations nécessaires quant aux différents modes de communication envisageables pour l’enfant, seul moyen de leur permettre d’opérer un choix en toute liberté. Alors que le DNN de la surdité a débuté il y a plus de dix ans dans certaines régions, il est maintenant urgent qu’une décision de généralisation nationale soit prise.