Céphalées aux urgences, quels sont les risques de passer à côté d’un diagnostic grave ?

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Zhou AZ, Marin JR, Hickey RW et al. Serious diagnoses for headaches after ED discharge. Pediatrics, 2020;146: in press.

Les céphalées sont des symptômes fréquents chez les enfants, 80 % consulteraient au moins une fois par an pour ce motif et 40 % auraient des maux de tête au moins une fois par semaine. Bien que la majorité des céphalées de l’enfant conduisant à une consultation aux urgences soit bénigne, des études rétrospectives et prospectives estiment que 1 à 15 % des patients ont des céphalées en rapport avec une étiologie grave comme des malformations vasculaires, des tumeurs, des méningites bactériennes. L’identification de ces patients nécessite un examen clinique soigneux, complété si besoin par une imagerie. Cette dernière est demandée en cas d’examen clinique anormal ou de symptômes suggérant une dysfonction neurologique, la réalisation systématique d’une imagerie cérébrale est à mettre en balance avec une irradiation et la possible découverte d’incidentalome responsable d’un allongement de la durée des séjours hospitaliers. Il existe actuellement peu d’investigations en pédiatrie concernant les diagnostics manqués de cause grave chez les enfants et adolescents se présentant avec des céphalées aux urgences.

L’objectif de ce travail était d’évaluer le taux de céphalées en rapport avec des causes graves chez des enfants ayant consulté aux urgences pour ce motif avec un retour au domicile.

Il s’agit d’une étude rétrospective multicentrique réalisée à partir des données informatisées de 45 centres hospitaliers nord-américains entre octobre 2015 et mars 2019. Les patients de moins de 18 ans ayant consulté aux urgences pour des céphalées (motif principal) étaient inclus. Les patients avec des antécédents de pathologies neurologiques ou de neurochirurgie étaient exclus. Le nombre et le type de diagnostic grave en rapport avec les céphalées, diagnostiqués dans les 30 jours suivant la visite aux urgences, étaient rapportés et comparés à ceux d’un groupe contrôle de patients venus pour un autre motif aux urgences (toux, douleurs abdominales, douleurs thoraciques, atteinte des tissus mous).

Sur les 121 621 enfants inclus, l’âge moyen des patients était de 12,4 ans (8,8-15,4 ans) et 57 % étaient des filles. Au total, 608 soit 0,5 % ont reçu le diagnostic de céphalées graves dans les 30 jours ayant suivi leur passage aux urgences. Les enfants, dans la majorité des cas, étaient diagnostiqués dès leur nouveau passage aux urgences, chez 37,5 % dans les 7 jours suivant la première consultation. 10,8 % des enfants retournaient plus d’une fois aux urgences pour des céphalées dans les 30 jours après la première consultation avant que le diagnostic soit établi. La plupart des diagnostics de céphalées graves survenaient[...]

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À propos de l’auteur

Service de Gastro-Entérologie et Nutrition Pédiatriques, Hôpital Armand Trousseau, PARIS.