La vaccination des prématurés et notamment des grands et des extrêmes prématurés peut être la source de craintes et de questionnements, pouvant aboutir à un retard vaccinal dommageable. Il a en effet été montré que le retard vaccinal était d’autant plus important que le nouveau-né était prématuré, de petit poids de naissance et avec des comorbidités. Les plus fragiles apparaissent donc les moins bien protégés. Pourtant, une étude récente menée en Allemagne sur 8 401 prématurés de moins de 29 semaines d’aménorrhée (SA) a montré que les nouveau-nés vaccinés dans les temps avaient significativement moins d’infections respiratoires basses de type bronchite déclarées par leur parent à 5 ans, indépendamment d’autres facteurs comme l’âge gestationnel, la bronchodysplasie ou l’exposition au tabac [1].
Un levier pour contrer ce retard vaccinal est l’initiation, dès l’hospitalisation en néonatalogie, de la vaccination. Ainsi, il est important de bien connaître les données cliniques et scientifiques sur lesquelles se baser pour définir un schéma vaccinal optimal pour cette population. Il a été montré que la sensibilisation des équipes de néonatalogie à l’importance de la vaccination des prématurés était un moyen efficace d’éviter le retard vaccinal [2, 3].
Maturation du système immunitaire et vaccination
Le premier élément à prendre en considération est l’immaturité mais également le processus de maturation postnatale du système immunitaire. Concernant l’immunité passive par les anticorps maternels, ces derniers ne passent que très peu la barrière placentaire avant 28 SA, le coefficient de transfert est ainsi estimé à 0,1 entre 17 et 22 SA, 0,5 entre 28 et 30 SA, et supérieur à 1 à terme. Concernant l’immunité innée, les nouveau-nés prématurés ont un nombre de neutrophiles accru mais une fonctionnalité moindre, avec un pouvoir d’oxydation et de chimiotactisme réduit. La concentration du complément est moindre avec une capacité d’opsonisation et de lyse également diminuée, et les récepteurs Toll-Like sont également moins représentés à la surface des cellules et moins fonctionnels. La réponse innée est donc plutôt anti-inflammatoire qu’inflammatoire.
Sur le plan de l’immunité adaptative, les lymphocytes T sont nombreux mais naïfs et la réponse antigène spécifique est donc retardée. Il en est de même pour les lymphocytes B, avec peu de lymphocytes B mémoire[...]
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