Questions flash : Infectiologie – Antibiothérapie : faut-il raccourcir les durées de traitement ?

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En préambule

On ne peut commencer cet article sans rappeler que la durée idéale pour les traitements inutiles ou inefficaces doit être de zéro jour. L’essentiel consiste à ne pas prescrire d’antibiotiques dans les situations qui ne les justifient pas (bronchite, bronchiolite, angine non streptococcique, otite congestive…) et de prescrire les traitements recommandés lorsqu’ils sont utiles, ces recommandations prenant en compte non seulement l’efficacité mais aussi le rapport bénéfice/risque, incluant le risque de résistance.

Dans un contexte où la résistance aux antibiotiques est devenue une préoccupation majeure en matière de santé publique, l’injonction est à la réduction des durées de traitement afin de limiter la pression de sélection sur les bactéries. Or, si cette démarche entraînera sans nul doute une diminution du volume d’antibiotiques prescrits, sans une réduction concomitante du nombre de patients exposés à ces traitements, rien ne prouve que cela freinera l’évolution de l’anti­biorésistance. Dans la littérature, aucune étude ne démontre qu’un traitement plus court avec une même molécule (5 versus 10 jours par exemple) réduit le risque de résistance.

La restriction de la durée de traitement est certes plus simple que le changement de molécule ou la limitation du nombre de prescriptions, autrement dit plus simple que de ne pas prescrire d’antibiotique quand ce n’est pas utile. Cette réduction présente quelques autres avantages théoriques, tels que la diminution du coût, une meilleure observance thérapeutique ou la réduction du risque de survenue d’autres effets indésirables.

La détermination de la durée des traitements doit être le fruit d’études prospectives, comparatives, utilisant la même molécule dans les deux groupes et réalisées systématiquement en double aveugle si les critères d’efficacité sont peu robustes (diminution de la douleur ou de la durée de la fièvre, aspect tympanique…), des études ouvertes étant envisageables dans les cas où le critère de jugement est robuste (comme l’éradication bactériologique). Les points les plus délicats[...]

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À propos de l’auteur

CHI, CRÉTEIL, Unité petits nourissons, CRéTEIL, ACTIV, SAINT-MAUR.