Dossier : Allergologie

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La dermatite atopique débute fréquemment dans les premiers mois de vie. Les formes de dermatite atopique du nourrisson précoces et diffuses sont les plus à risque de comorbidités atopiques associées, de persistance, de sévérité et de chronicité. Le prurit peut être extrêmement invalidant et retentir sur la qualité de vie et le sommeil des enfants, et représenter un fardeau personnel et familial. En cas d’échec des traitements conventionnels reposant sur les dermocorticoïdes et les émollients, en l’absence de facteur aggravant, allergique ou d’inobservance (fréquence de la corticophobie), des traitements systémiques peuvent être envisagés chez le petit enfant en cas de dermatite atopique sévère et chronique.

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La prise en charge de l’allergie aux protéines de lait de vache (APLV) persistante et sévère de l’enfant nécessite un adressage en centre de recours et d’expertise en allergie alimentaire pédiatrique permettant une prise en charge multidisciplinaire. Une immunothérapie (ITO) personnalisée au lait de vache sera offerte, à des doses faibles, voire en association à l’omalizumab dans les formes les plus sévères. Les échecs d’ITO ou l’impossibilité d’arrêter l’omalizumab représentent des limites à ces traitements, ce qui fait de la prise en charge de l’APLV persistante et sévère un réel défi en allergologie et pédiatrie.
La prévention secondaire de l’APLV, grâce à la mise en place d’une ITO rapidement après le diagnostic afin d’en faciliter le déroulement et d’en améliorer le pronostic, est probablement le moyen le plus efficace et accessible pour la prendre en charge.

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Les allergènes les plus puissants et les plus nombreux sont ceux des végétaux. Les allergies polliniques rares sont, en général, des “pollinoses de proximité” aux symptômes cliniques variés pouvant provoquer des anaphylaxies et résultant d’une surexposition à des pollens peu souvent rencontrés, comparés aux pollens des graminées qui sont ubiquitaires. Les plantes en cause ne peuvent provoquer des symptômes que si elles se rencontrent dans un périmètre restreint. Il faut aussi que les patients soient exposés de façon massive et souvent fortuitement. La prolifération de plantes émergentes dans certaines régions joue aussi un rôle important. De plus, la méconnaissance de ces allergies polliniques s’explique par le fait que certains de leurs pollens sont peu identifiés par les capteurs, voire non détectés.
Cette revue sur les allergies/allergènes rares (aussi exhaustive que possible) implique des allergènes peu souvent rencontrés et/ou peu connus et probablement beaucoup d’autres plantes anémophiles potentiellement allergisantes. Certaines d’entre elles sont responsables d’allergies émergentes.

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Parmi les pathologies pédiatriques dont la prévalence augmente, les allergies occupent une position privilégiée. Il est difficile de définir précisément les causes de cette progression, même si la théorie hygiéniste reste une hypothèse solide et prépondérante. Comme pour beaucoup de maladies dont la fréquence s’accroît, certains saisissent cette aubaine pour suggérer la responsabilité d’un phénomène qu’ils cherchent à combattre. Le réchauffement climatique, la pollution, les procédés industriels de l’agro-alimentaire sont ainsi parfois évoqués, sans réels arguments objectifs pour en étayer l’imputation.

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L’angiœdème est un œdème localisé d’installation aiguë, cutané ou sous-muqueux. Il peut
durer plusieurs jours mais est toujours transitoire, disparaissant spontanément sans séquelles.
La majorité des angiœdèmes sont mastocytaires (histaminiques) non allergiques, associés, ou non, à des plaques d’urticaire, et nécessitent uniquement un traitement antihistaminique.
Dans de rares cas (< 1 %), il s’agit d’angiœdèmes bradykiniques, héréditaires ou acquis, pouvant mettre en jeu le pronostic vital, et justifiant d’une prise en charge dans un Centre de référence maladie rare (CRMR) du réseau des Centre de référence des angiœdèmes à kinines (CREAK) (tableau I).

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Le diagnostic basé sur les composants allergéniques constitue un chapitre nouveau de l’allergologie, de plus en plus maitrisé par les allergologues, mais très peu connu par les pédiatres qui doivent se familiariser avec la nouvelle sémantique qu’il génère. Il permet de préciser le schéma de sensibilisation des allergiques, en particulier celui des multiallergiques/multisensibilisés, d’aider à différencier la réactivité croisée et la co-sensibilisation, et d’exclure une allergie ou, au contraire, de révéler des sensibilisations/allergies inattendues. Les dosages des IgE dirigées contre les allergènes moléculaires sont surtout intéressants pour mieux comprendre certaines situations cliniques. Dans la pratique courante, ils ont moins d’intérêt pour le diagnostic lui-même, et presque pas d’intérêt pour la prise en charge du patient. Toutefois, dans la mesure où ces techniques sont relativement récentes, on ne peut préjuger que des développements nouveaux pourront apparaître au cours des prochaines années.

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L’APLV est sur-diagnostiquée. De nombreux symptômes ne devraient pas faire évoquer une APLV, comme les troubles fonctionnels intestinaux isolés (coliques, reflux) ou la dermatite atopique répondant aux dermocorticoïdes. L’APLV médiée par le lait de mère est exceptionnelle. Le test d’éviction-réintroduction à visée diagnostique sur une période courte de 2 à 4 semaines est requis le plus souvent. L’éviction des PLV à visée thérapeutique doit se prolonger pendant au moins 3-6 mois et/ou jusqu’à l’âge de 9-12 mois. Les formules de substitution sont les hydrolysats extensifs de lait de vache et les hydrolysats de riz en première intention, et les formules à base d’acides aminés pour les APLV les plus sévères. L’éviction du lait de vache seul chez la mère allaitante est rarement nécessaire. Après 1 an, la réintroduction peut suivre une échelle de lait cuit ou non cuit, sur une période plus ou moins rapide. Dans l’objectif de diminuer le risque d’APLV, les compléments donnés transitoirement pendant les premiers jours de vie sont à proscrire.

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Incontestablement, depuis au moins deux décennies, l’allergologie fait partie des domaines de la pédiatrie courante les plus constamment en évolution, aussi bien sur le plan du diagnostic que celui de la thérapeutique, aussi bien dans le champ de l’allergie respiratoire que ceux de l’allergie alimentaire, médicamenteuse ou cutanée.
De ce fait, les besoins de mise à jour des connaissances des pédiatres sur ce sujet, à l’instar de ce qu’on constate par exemple en vaccinologie, sont constants et importants.
C’est pourquoi Réalités Pédiatriques sollicite pour ses lecteurs, de manière régulière, l’éclairage des meilleurs spécialistes en allergologie. Qu’ils en soient une nouvelle fois remerciés !