Éditorial – Dossier : Néonatologie

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Hippocrate, le père de l’art médical dans la Grèce antique, fut le premier à mettre en avant l’importance de l’alimentation pour la santé. Il enseignait que “De tes aliments tu feras ta médecine”. Jean Anthelme Brillat-Savarin dans la Physiologie du goût, parue en 1825, disait “Dis-moi ce que tu manges, je te dirai ce que tu es”.

Ainsi, l’influence de la qualité de l’alimentation est pressentie depuis très longtemps. Ces préceptes s’appliquaient bien sûr à l’âge adulte. Mais, depuis quelques années, l’impact de la nutrition précoce, dès la vie fœtale, est mis en avant par des études observationnelles et confirmé par des études chez l’animal. Ainsi, on pourrait dire : “Dis-moi ce que tu as mangé, je te dirai ce que tu seras”. Cela s’intègre dans le concept des 1 000 jours, période de la conception à l’âge de 2 ans, au cours de laquelle l’organisme dans son ensemble est malléable et s’adapte à l’influence de l’environnement. Cette plasticité peut constituer une vulnérabilité si l’environnement est délétère, mais aussi une opportunité si l’environnement est favorable au développement et à la mise en place de la physiologie des organes. Les nutriments apportés dès la vie fœtale, puis en période néonatale, constituent des éléments importants de l’environnement qui peuvent être décisifs pour le développement cérébral, en particulier chez le prématuré, et la santé future.

Le dossier “Néonatologie” publié ici met l’accent, à travers trois articles, sur l’importance de la nutrition anténatale et néonatale.

Le premier article s’intéresse aux conséquences postnatales du diabète gestationnel. L’état métabolique et nutritionnel de la femme enceinte conditionne la qualité de la nutrition fœtale et la croissance intra-utérine et, par conséquent, la santé future de l’enfant.

Le deuxième article souligne combien la qualité de la nutrition et de la croissance pour le nouveau-né prématuré est importante pour préserver le développement cérébral qui se poursuit après la naissance et limiter les risques d’altération du neurodéveloppement.

Enfin, le troisième article met en avant les facteurs de prévention de l’entérocolite ulcéro-nécrosante. Cette atteinte digestive particulièrement grave qui atteint préférentiellement le nouveau-né prématuré, met non seulement en péril le devenir digestif des enfants mais aussi altère leur neurodéveloppement. Ces facteurs de prévention, bien détaillés dans l’article, sont multiples. Parmi eux, on retrouve l’importance de la qualité de l’alimentation et de la stratégie de sa mise en place durant les premiers jours.

Il ressort de ces articles que le lait de mère est indiscutablement l’aliment de choix pour le nouveau-né. Par conséquent, le soutien et la promotion de l’allaitement[...]

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À propos de l’auteur

Service de Néonatologie, hôpital Bretonneau, CHRU de TOURS INSERM UMRs-938, Centre de recherche Saint Antoine, PARIS.