L’allergie alimentaire (AA) de l’enfant
L’AA est environ deux fois plus fréquente chez l’enfant que chez l’adulte.
Sa prévalence est estimée entre 3 et 6 % selon les pays (Europe, Amérique du Nord) [1]. En France principalement, le Réseau d’Allergo-Vigilance (RAV) a enregistré 15 décès par AA, dont 8 chez l’enfant, entre 2002 et 2016 [2]. Les allergènes les plus souvent en cause sont les légumineuses avec l’arachide en tête (13,2 %), puis les fruits à coque avec une prédominance de la noix de cajou (6 %) et de la noisette (5 %). La majorité des réactions sévères et des décès par AA surviennent en dehors du domicile, l’absence de trousse d’urgence et l’administration retardée de l’adrénaline étant identifiés comme les principaux facteurs de risque de décès [3]. L’AA est la première cause d’anaphylaxie dans les services d’urgences pédiatriques.
C’est un problème de santé publique avec un retentissement économique et social important. Les coûts de la santé (consultations, passages aux urgences, utilisation des médicaments d’urgence) et du régime d’éviction pour les familles sont importants.
Sur le plan social, l’école et toutes les structures susceptibles de recevoir un enfant allergique (crèches, centres aérés, séjours de vacances, voyages scolaires, restaurants…) sont concernées. L’obligation légale de mentionner les 14 allergènes obligatoires dans l’étiquetage alimentaire illustre cette problématique et le souhait de limiter le risque de réactions allergiques.
- L’AA : une qualité de vie de l’enfant altérée
Même si les études sur l’induction de tolérance ou l’immunothérapie spécifique (désensibilisation) vis-à-vis des allergènes alimentaires sont prometteuses, il n’existe actuellement aucun traitement curatif validé de l’AA mise à part l’éviction de l’aliment responsable. L’enfant allergique doit donc apprendre à vivre avec son AA et avec le risque d’un accident anaphylactique par exposition accidentelle à (aux) l’aliment(s) interdit(s).
Ces enfants et leurs familles vivent en état de vigilance et d’anxiété permanentes dans leur quotidien (courses, repas, cantine, sorties scolaires et extra-scolaires, voyages…), ce qui altère[...]
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