Peu après la rentrée scolaire, à partir de septembre, existent des épidémies de crises d’asthme, parfois sévères, qui non seulement nécessitent des consultations spécialisées, mais peuvent être suffisamment sévères pour motiver une admission aux urgences hospitalières. Les cliniciens et surtout les épidémiologistes les ont identifiées mais, en particulier en France, elles sont souvent méconnues. Les auteurs anglo-saxons qui les ont bien étudiées les ont appelées “épidémies d’asthme de septembre”. Quelles sont leurs causes ? Comment les prévenir ? Cette revue se place dans le cadre plus global de la saisonnalité de l’asthme.

Historique

Il est reconnu depuis très longtemps que, même si les symptômes d’asthme sont perannuels chez de nombreux patients, ils peuvent se manifester ou s’exacerber à diverses périodes de l’année.

L’asthme pollinique, associé ou non à une rhinite, se manifeste d’abord par une toux nocturne équivalent d’asthme, puis par un wheezing 1 après quelques semaines d’exposition aux pollens des graminées (poacées). À la même période, les patients allergiques aux acariens peuvent présenter des symptômes d’asthme en raison de l’augmentation de la température après la période hivernale, ce qui favorise leur développement, à l’origine de symptômes pseudo-­polliniques. Toutefois, les conditions de reproduction des acariens sont optimales à partir du mois d’août avec l’augmentation des températures, surtout après les vacances de juillet, chez des familles qui rentrent dans un logement fermé depuis plusieurs semaines. Les mêmes mécanismes expliquent les exacerbations d’asthme survenant en fin de semaine dans des maisons de campagne inoccupées pendant une ou plusieurs semaines. D’autres facteurs contribuent au caractère apparemment saisonnier de certains asthmes, tout au moins à leur recrudescence, comme les exacerbations d’été lors des pics de pollution.

1 Terme anglo-saxon, consacré par l’usage en France, pour désigner des sifflements respiratoires audibles à distance sans l’aide du stéthoscope.[...]

Connectez-vous pour consulter l'article dans son intégralité.