Facteurs de risque périnataux dans le développement des troubles de l’oralité chez l’enfant de 0 à 3 ans

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Hvelplund C et al. Perinatal risk factors for feeding and eating disorders in children aged 0 to 3 years. Pediatrics, 2016: in press.

Les troubles de l’oralité affectent 25 à 40 % des nourrissons et jeunes enfants ayant un développement normal et 80 % de ceux ayant une pathologie chronique ou des troubles du développement. Les troubles de l’oralité des enfants de moins de 3 ans sont définis dans la classification internationale des maladies (ICD-10) comme une impossibilité à manger de façon adaptée pour l’âge et/‌ou par l’absence de prise de poids ou une perte de poids sur une période de 1 mois, sans troubles organiques ou psychiques pouvant expliquer ces symptômes. Les troubles de l’oralité chez les jeunes enfants ont rarement fait l’objet d’études épidémiologiques. La nature de ceux-ci est souvent multifactorielle.

Le but de ce travail était de déterminer l’incidence et l’âge de début des troubles de l’oralité, dans une population d’enfant âgés de 0 à 3 ans, puis de rechercher des facteurs de risque périnataux éventuels.

Les données démographiques de tous les enfants nés au Danemark entre janvier 1997 et décembre 2010, identifiés à partir d’un registre civil, soit celles de 918 280 enfants, ont été évaluées. Les patients avec des troubles de l’oralité (en lien avec l’ICD-10) ont été identifiés dans le registre national des patients danois à partir de codes diagnostiques. Les enfants avec des troubles de l’oralité ont été séparés en trois groupes pour l’analyse des données : troubles très précoces (< 4 mois), précoces (entre 5 et 11 mois) et tardifs (³ 12 mois). Les données concernant la grossesse, la période néonatale et l’existence éventuelle d’une pathologie chronique ont été recueillies.

Sur les 918 280 enfants identifiés, 17 053 ont été exclus en raison de données manquantes. Sur les 901 227 enfants restants, 1 365 dont 723 filles ont été suivis pour un trouble de l’oralité avant l’âge de 3 ans, soit une incidence cumulative de 1,6 cas pour 1 000 naissances vivantes. La prématurité, le retard de croissance intra-utérin (RCIU) et les malformations congénitales étaient fortement associés à un trouble de -l’oralité en analyse uni- et multivariée. En analyse multi-variée, le hazard ratio (HR) d’avoir un trouble de l’oralité était de 3,52 [IC 95 % ; 2,15-5,78] chez les enfants nés avant 28 SA, de 2,97 [IC 95 % ; 2,12-4,15] chez ceux nés entre 28 et 31 SA et de 1,71 [IC 95 % ; 1,40-2,08] si la naissance était entre 32 et 36 SA. De façon similaire, plus le RCIU était important, plus les troubles de l’oralité étaient présents avec un HR de 3,74 [IC 95 % ; 2,71-5,17] si le RCIU était £ 3 DS et de 2,28 [IC 95 % ; 1,85-2,82] s’il était £ 2 DS.

Les filles présentaient un risque[...]

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À propos de l’auteur

Service de Gastro-Entérologie et Nutrition Pédiatriques, Hôpital Armand Trousseau, PARIS.