Hépatite aiguë chez l’enfant due à l’hépatite E du rat

0

Caballero-Gomez J, Pereira S, Rivero-Calle I et al. Acute hepatitis in children due to rat hepatitis E virus. J Pediatr, 2024:114125.

La majorité des hépatites de l’enfant sont d’origine virale. Il existe cinq virus hépatotropes majeurs (virus de l’hépatite A à E) mais dans un grand nombre de cas, le virus à l’origine d’une hépatite aiguë n’est pas identifié. On parle alors d’hépatite virale d’origine inconnue. Ces dernières années, de nouveaux virus, notamment la co-infection adenovirus-SARS-CoV-2, ont été identifiés comme pouvant donner des hépatites aiguës chez l’enfant. Chez l’adulte, le virus de l’hépatite E du rat, rapporté chez l’Homme en 2018, est une cause émergente d’hépatite aiguë en Asie, Amérique du Nord mais également en Europe. Les rongeurs sont le principal réservoir de ce virus mais il a également été détecté chez des chiens, des chats errants et des cochons en Espagne. Le mode de transmission reste inconnu. Plusieurs cas d’infection ont été décrits chez l’adulte mais il y a peu de données en pédiatrie.

Le but de ce travail était d’évaluer la présence du virus de l’hépatite E du rat (ratHEV) chez des patients ayant une hépatite aiguë d’origine inconnue.

Il s’agissait d’une étude prospective réalisée dans une cohorte de patients ayant présenté une hépatite aiguë d’origine inconnue en Espagne entre septembre 2022 et septembre 2023. Les critères d’inclusion étaient des enfants de moins de 18 ans avec des manifestations cliniques et biologiques d’hépatite aiguë, avec un taux d’ALAT au moins supérieur à trois fois la normale, sans cause retrouvée parmi la recherche des virus hépatotropes ainsi que le CMV et l’EBV. Dans certains cas, une hépatite auto-immune était également recherchée, avec la réalisation d’une biopsie hépatique en cas de forte suspicion.

Les analyses moléculaires, recherche d’ARN ratHEV, étaient réalisées à partir d’une sérothèque prélevée au même moment que les autres sérologies.

Au total, onze patients ont été inclus dans l’étude. L’âge médian était de 11 ans avec 54,5 % de garçons. Une hospitalisation était nécessaire dans 72,7 % des cas en raison de signes cliniques invalidants (fièvre, diarrhée, vomissements, asthénie). Les taux de transaminases étaient en moyenne entre 10 et 20 fois la normale, le dosage de la bilirubine totale à cinq fois la normale, aucun n’avait d’insuffisance hépatocellulaire.

Le virus ratHEV a été mis en évidence dans deux cas (18,2 %). Le premier patient était une fille immunocompétente de 11 ans, vivant en ville, n’ayant pas été en contact avec des animaux et en particulier des rongeurs. Le 2e patient était un enfant immunodéprimé traité pour un lymphome, vivant dans une zone rurale, n’ayant pas été[...]

Connectez-vous pour consulter l'article dans son intégralité.

Pas encore abonné(e)
INSCRIVEZ-VOUS

Inscrivez-vous gratuitement et profitez de tous les sites du groupe Performances Médicales

S'inscrire
Partagez.

À propos de l’auteur

Service de Gastro-Entérologie et Nutrition Pédiatriques, Hôpital Armand Trousseau, PARIS.