Hypersensibilité au blé : quand l’évoquer et quelle prise en charge ?

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Le gluten, notamment le blé, est souvent incriminé comme étant responsable d’une symptomatologie digestive. Des pathologies liées au blé peuvent effectivement exister selon trois mécanismes ; un mécanisme auto-immun, responsable chez des enfants génétiquement prédisposés d’une maladie cœliaque, un mécanisme allergique le plus souvent IgE médié responsable d’une allergie au blé. En l’absence d’argument pour l’un des deux mécanismes précédents, on parle alors d’hypersensibilité au gluten (ou au blé) non cœliaque. En effet, depuis le début des années 2010, la mise en place des régimes sans gluten a pris beaucoup d’ampleur dans la population générale. Cette pratique est-elle un phénomène de mode encouragé par une médiatisation excessive ou est-elle en lien avec une réelle entité clinique pathologique ? Même si le blé semble essentiellement responsable de la symptomatologie, les différents articles de la littérature parlent encore d’hypersensibilité au gluten non cœliaque (HSG).

Définition d’une HSG

L’HSG a été décrite pour la première fois en 1978 dans le Lancet dans un cas clinique rapportant l’amélioration de symptômes digestifs et extradigestifs d’une femme de 43 ans, sans pathologie organique identifiée, après exclusion du gluten de son alimentation et une reprise des symptômes à sa réintroduction [1]. Aucune nouvelle publication n’est observée jusqu’à 2011, date à laquelle l’HSG a été définie au cours de trois conférences de consensus [2, 3]. L’HSG est alors définie comme une entité clinique induite par l’ingestion de gluten responsable de symptômes digestifs et/ou extra-digestifs, améliorés par son élimination et réapparaissant à sa réintroduction. Pour poser le diagnostic, une allergie au blé IgE médiée et une maladie cœliaque doivent être éliminées avec la réalisation des IgE spécifiques au blé, d’IgA totales, d’IgA anti-transglutaminases, puis d’IgA anti-endomysium sur un second dosage, en cas de positivité de ces derniers à une valeur supérieure à 10 fois la normale [4].

Clinique

Les symptômes digestifs sont non spécifiques. Il s’agit essentiellement de douleurs abdominales, ballonnements, diarrhée, nausées. Les symptômes[...]

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À propos de l’auteur

Service de Gastro-Entérologie et Nutrition Pédiatriques, Hôpital Armand Trousseau, PARIS.