Retentissement cognitif de l’usage des écrans chez l’enfant : existe-t-il vraiment des données objectives ?

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Entre 1945 et 1952, le nombre de familles américaines possédant une télévision est passé de 1 à 75 %, ce qui représente une accélération incroyable : la radio avait mis 14 ans pour atteindre les mêmes scores, la voiture 52, le téléphone 67 ! [1]. En 2016, le taux est de 99 %, en France comme dans les pays développés [2], et le confinement de 2020 n’a fait qu’empirer les choses (surdimensionnement des écrans de plus en plus inquiétant avec le niveau sonore qui va avec, “addiction” de bien des adultes à l’information avec, depuis 2005, le culte du “direct” sur les chaînes d’information en continu et l’explosion des “bouquets” de chaînes, invitant à un zapping incessant, court-circuitant la pensée, couplés à des abonnements globaux (box, téléphone, etc.) et le développement du vidéo journalisme qui cible les réseaux sociaux (création de Konbini en 2008) [3].

Ces chiffres font peur mais on sait aujourd’hui que les types d’écrans se sont multipliés aussi (ordinateur fixe ou mobile, tablette, smartphone). On peut donc s’inquiéter que, dès son plus jeune âge, l’enfant consomme passivement davantage d’écrans qu’il y a 50 ans (écrans “d’arrière-plan”), et que, très rapidement, il soit amené à les consommer de façon active (écrans interactifs).

Le livre “TV Lobotomie” de Michel Desmurget, directeur de recherche à l’Inserm en sciences cognitives, paru en 2016 [2], alertait déjà les parents sur “l’impact négatif de la télévision sur l’attention, les facultés d’apprentissage et la réussite scolaire à long terme. […] Pouvons-nous rester impassibles lorsqu’une armée de cupides charognards mobilisent tous les outils de la recherche moderne afin d’offrir à Coca-Cola “du temps de cerveau humain disponible ?” [4] Pouvons-nous accepter qu’un “troisième parent cathodique” pénètre subrepticement l’intimité psychique de nos enfants afin de susciter chez eux des comportements de dépendance ou d’achat, aux effets sanitaires dévastateurs ?” (Surconsommation de tabac, d’alcool, de drogue, pratique d’une sexualité non protégée, etc.). “43 % de risques supplémentaires de quitter l’école sans diplôme et 25 % de probabilité additionnelle de ne jamais s’asseoir sur les bancs de la fac pour chaque heure de télévision[...]

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À propos de l’auteur

PUPH Pédopsychiatrie, Paris Sud, Chef de service et Chef du Pôle Enseignement – Recherche de la Fondation Vallée, GENTILLY.