L’ingestion d’une pile bouton ou pile plate est toujours une urgence en raison du risque potentiel de morbidité et mortalité secondaire. Il s’agit d’un véritable problème de santé publique du fait de l’augmentation de ce type de piles dans les objets, tels que les télécommandes, jouets, clés… et du fait d’une extraction souvent facile par l’enfant de leur emballage. Aux États-Unis, l’incidence des ingestions de piles boutons était de 6,3 à 15,1/1 000 000 d’habitants/an entre 1985 et 2009. En France, il est difficile d’établir la prévalence et l’incidence précises. Les centres antipoison et de toxicovigilance ont enregistré 4 030 cas d’ingestions entre 1999 et 2015. Plusieurs décès ont été rapportés ces 10 dernières années [1].

Le principal risque après une ingestion de pile bouton est son enclavement dans l’œsophage. Plusieurs mécanismes vont être à l’origine des lésions de la muqueuse œsophagienne :
– les phénomènes d’électrolyse survenant même si la pile est déchargée produisent des ions hydroxydes OH- qui créent une alcalinisation locale responsable des lésions par brûlure chimique ;
– les phénomènes thermiques en lien avec un court-circuit créant un échauffement ;
– des phénomènes ischémiques liés à la compression secondaire à l’impaction de la pile ;
– des fuites de liquides, issues de la pile bouton.

Plus le temps de contact avec la muqueuse sera long, plus les lésions seront graves [2].

La HAS a publié en 2022 des recommandations de prise en charge des enfants ayant ingéré une pile bouton [3].

Ingestion ou suspicion d’ingestion d’une pile bouton

Une ingestion accidentelle d’une pile est souvent déclarée par l’enfant lui-même quand il a plus de 5 ans. Certaines ingestions se font devant un tiers ou sont suspectées chez le jeune enfant devant une pile manquante dans un appareil ouvert (télécommande) ou un emballage vide.

Lorsque que l’ingestion passe inaperçue, des signes cliniques peuvent apparaître[...]

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