Nouvelles réactions croisées pollens-aliments : pas toujours bénignes

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Depuis 1968, année de la découverte des IgE, anticorps spécifiques des allergènes impliqués dans les réactions allergiques, de grandes avancées ont été réalisées dans le raisonnement allergologique et la compréhension des allergies croisées. Nous sommes progressivement passés d’un diagnostic biologique de l’allergie basé sur la détection des IgE sériques spécifiques de l’allergène global, à un diagnostic moléculaire, c’est-à-dire le dosage des IgE spécifiques reconnaissant différentes protéines spécifiques de l’allergène. Certaines protéines ont de fortes homologies entre les aliments et les pollens, ce qui explique les réactions croisées, notamment dans le syndrome d’allergie pollen-aliment (SAPA), dont fait partie le syndrome oral. Les protéines ont des propriétés différentes, ce qui explique la sévérité, ou non, des réactions allergiques cliniques [1].

Prévalence et clinique

On estime que 20 à 50 % de la population est concernée par les allergies aux pollens [2] et que le SAPA a une prévalence de 10 à 55 % dans le monde, chez l’enfant et l’adulte, avec un gradient Nord-Sud en Europe. En effet, en Europe du Nord, on estime que 40-50 % des patients allergiques aux pollens, et en particulier aux pollens de bouleau, ont un SAPA. En 2020, en Europe du Sud (Portugal, Espagne, France, Italie, Albanie, Grèce, Turquie) la prévalence du SAPA était plus faible, estimée à 21 % chez des patients de 10 à 60 ans ayant une rhinite allergique (n = 815) [3]. Dans cette étude, les patients avec un SAPA avaient un début plus précoce de la rhinite allergique (9 ans vs 12 ans, p < 0,003) et plus de comorbidités allergiques (anaphylaxie, urticaire, asthme, dermatite atopique, p < 0,01), mais la rhinite allergique associée au SAPA n’était pas plus sévère en termes de gène et de retentissement fonctionnel que la rhinite allergique sans SAPA [3].

Les allergies croisées les plus fréquentes concernent les pollens d’arbres, et les fruits tels que les pommes, cerises, nectarines et pêches, noix, carotte, céleri, soja, arachide, pomme de terre, kiwi, etc. (tableau I).

Dans le SAPA, les symptômes liés à l’allergie alimentaire concernent le plus souvent la sphère ORL, avec notamment un prurit des lèvres/langue/palais/oreille/gorge, et un angiœdème ORL [3, 4]. Les symptômes surviennent dans l’heure suivant[...]

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À propos de l’auteur

Nutrition et Gastroentérologie pédiatriques, Hôpital Trousseau, PARIS.