L’exposition au plomb dans l’enfance entraîne-t-elle une modification des structures cérébrales à l’âge adulte ?

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Reuben A, Elliott ML, Abraham WC et al. Association of childhood lead exposure with MRI measurements of structural brain integrity in midlife. JAMA, 2020;324:1970-1979.

L’exposition au plomb est neurotoxique chez l’enfant, elle entraîne des anomalies du développement cérébral responsables de troubles moteurs, émotionnels et de capacités intellectuelles diminuées. Cependant, les conséquences à long terme d’une exposition précoce restent imprécises, des études antérieures ont suggéré qu’il existait à l’âge adulte un déclin cognitif. L’étude de Dunedin a été créée pour tester l’hypothèse qu’une exposition au plomb dans l’enfance est associée à des anomalies des structures cérébrales à l’IRM à l’âge adulte, potentiellement responsables d’un risque plus important de développement de maladies neurodégénératives.

Le but de ce travail était de montrer une association entre l’exposition au plomb dans l’enfance et la survenue d’anomalies cérébrales à l’IRM à l’âge adulte.

Les participants de la cohorte de Dunedin nés entre 1972 et 1973 en Nouvelle-Zélande, âgés de 45 ans en 2019 et ayant participés à la première étude à l’âge de 3 ans étaient éligibles. Cette cohorte était évaluée régulièrement tous les 2 ans à l’âge pédiatrique puis 2 fois par décennie. À l’âge de 11 ans, un dosage sanguin du plomb était effectué. À l’âge de 45 ans, les participants passaient tous une IRM cérébrale évaluant les substances grise et blanche et l’âge cérébral (algorithme calculant la différence avec l’âge chronologique). Par ailleurs, les fonctions cognitives étaient étudiées avec le test de performance de Wechsler. Un ajustement était réalisé avec les covariables telles que le sexe, le quotient intellectuel (QI) maternel et les conditions socio-économiques.

Sur les 1 037 patients de la cohorte initiale, 997 étaient encore vivants à 45 ans, 564 (57 %) avaient eu un dosage du plomb à l’âge de 11 ans. Parmi ceux-ci, 54 % étaient des garçons. Les taux sanguins de plomb s’échelonnaient de 4 à 31 µg/dL (moyenne de 10,99 ± 4,63). Les taux sanguins étaient significativement plus bas chez les filles (moyenne 10,42 µg/dL) que chez les garçons (11,48 µg/dL), soit une différence de –1,06 (IC 95 % : –1,82 à –0,30 ; p = 0,007). Il n’existait pas de corrélation significative entre le milieu socio-économique et l’exposition au plomb (r = –0,01).

Après ajustement sur les différentes covariables, chaque augmentation de 5 µg/dL du taux sanguin de plomb dans l’enfance était significativement associée à une diminution de 1,19 cm2 de l’aire corticale (IC 95 % : –2,35 à –0,02 ; p = 0,05), de 0,10 cm3 du volume de l’hippocampe (IC 95 % : –0,17 à 0,03 ; p = 0,006)[...]

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À propos de l’auteur

Service de Gastro-Entérologie et Nutrition Pédiatriques, Hôpital Armand Trousseau, PARIS.