Néonatologie : quoi de neuf ?

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Risques des anti-acides

Une étude italienne publiée dans Pediatrics [1] vient nous rappeler fort opportunément que l’utilisation trop large des anti-acides, pour des indications le plus souvent très contestables, n’est pas dénuée de dangers. Les auteurs rappellent en introduction que l’acidité gastrique a un effet protecteur contre les infections, qu’à l’inverse l’utilisation d’anti-acides augmente le risque infectieux chez l’enfant comme chez l’adulte et que les anti-acides n’ont pas d’AMM en période néonatale.

Il s’agit du suivi prospectif dans 4 centres italiens de 274 enfants ayant entre 24 et 32 SA d’âge gestationnel à la naissance (401 à 1 500 g de poids de naissance). Ont été relevées les entérocolites ulcéro-nécrosantes (ECUN) et les infections prouvées bactériologiquement et associées à des signes cliniques. Ont été exclus les enfants présentant une malformation ou un défi-cit immunitaire, une ECUN ou une infection secondaire avant l’inclusion dans l’étude, ainsi que ceux ayant reçu moins de 7 jours de ranitidine et ayant été hospitalisés moins de 8 semaines. Au total, 91 d’entre eux avaient été exposés à la ranitidine, et 183 n’en avaient pas reçu. Les indications de la ranitidine étaient la prévention d’une “pathologie peptique de stress” dans 42 cas et le traitement d’une suspicion de reflux gastro-œsophagien dans 49. Les caractéristiques générales des patients en termes de poids de naissance, d’âge gestationnel et de pathologies préalables à l’inclusion dans l’étude étaient identiques dans les 2 populations.

Les taux globaux d’infections secondaires sont de 35,4 % chez les enfants exposés à la ranitidine versus 9,8 % chez les non-exposés. Dans le détail, les sepsis (hémoculture positive) étaient observés chez 25,3 % des enfants ayant reçu de la ranitidine contre 8,7 % chez les enfants n’en ayant pas reçu, les infections urinaires chez 7,7 % vs 0,5 % et les pneumopathies chez 4,4 % vs 0,5 %. Toutes ces différences sont significatives. L’analyse des germes retrouvés montre que l’exposition à la ranitidine augmente significativement les infections à bacilles Gram-. Il existait une corrélation non significative[...]

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À propos de l’auteur

Service de Médecine et Réanimation Néonatales de Port-Royal, Hôpital Cochin, Université Paris Descartes, PARIS.