
Pourquoi ?
Pourquoi la nuit ? Pourquoi la peur ? Pourquoi la colère ? Pourquoi la guerre ? Pourquoi la mort, c’est pour toujours ? Pourquoi je…

Allergies polliniques rares
Les allergènes les plus puissants et les plus nombreux sont ceux des végétaux. Les allergies polliniques rares sont, en général, des “pollinoses de proximité” aux symptômes cliniques variés pouvant provoquer des anaphylaxies et résultant d’une surexposition à des pollens peu souvent rencontrés, comparés aux pollens des graminées qui sont ubiquitaires. Les plantes en cause ne peuvent provoquer des symptômes que si elles se rencontrent dans un périmètre restreint. Il faut aussi que les patients soient exposés de façon massive et souvent fortuitement. La prolifération de plantes émergentes dans certaines régions joue aussi un rôle important. De plus, la méconnaissance de ces allergies polliniques s’explique par le fait que certains de leurs pollens sont peu identifiés par les capteurs, voire non détectés.
Cette revue sur les allergies/allergènes rares (aussi exhaustive que possible) implique des allergènes peu souvent rencontrés et/ou peu connus et probablement beaucoup d’autres plantes anémophiles potentiellement allergisantes. Certaines d’entre elles sont responsables d’allergies émergentes.

Éditorial
Parmi les pathologies pédiatriques dont la prévalence augmente, les allergies occupent une position privilégiée. Il est difficile de définir précisément les causes de cette progression, même si la théorie hygiéniste reste une hypothèse solide et prépondérante. Comme pour beaucoup de maladies dont la fréquence s’accroît, certains saisissent cette aubaine pour suggérer la responsabilité d’un phénomène qu’ils cherchent à combattre. Le réchauffement climatique, la pollution, les procédés industriels de l’agro-alimentaire sont ainsi parfois évoqués, sans réels arguments objectifs pour en étayer l’imputation.

Risque de transmission de la souche vaccinale du rotavirus en cas de vaccination dans un service de réanimation néonatale
L’introduction des vaccins oraux contre le rotavirus de 2e génération en 2006 a permis une diminution drastique de la morbidité et mortalité des nourrissons dans le monde. Les études de suivi ont mis en évidence un petit surrisque d’invagination intestinale aiguë dans certaines populations et parfois une excrétion de la souche vaccinale vivante atténuée dans les semaines suivant la vaccination. Ainsi, du fait du faible risque de transmission de la souche vaccinale à des enfants non vaccinés, les services de néonatologie américains ont préconisé la vaccination à la sortie d’hospitalisation. Des enfants potentiellement à risque de gastroentérite sévère de plus de 14 semaines et 6 jours, âge maximum requis pour initier la vaccination, n’ont donc pas été vaccinés. Bien que quelques cas cliniques rapportent une transmission de la souche vaccinale à des nouveau-nés, le plus souvent immunodéprimés, les rares études réalisées n’ont pas retrouvé de surrisque mais les effectifs dans ces travaux étaient faibles.

Différence de développement cognitif et cérébral entre les filles et les garçons anciens prématurés de la naissance à l’âge de 8 ans
La prématurité entraîne un risque de lésions cérébrales avec un retard de maturation et de développement du cerveau. Plusieurs facteurs de risque comme le faible âge gestationnel, une infection postnatale, une maladie pulmonaire chronique ou un statut socio-économique précaire sont associés à un plus mauvais pronostic. Plusieurs études ont retrouvé que les garçons avaient plus de risques de morbidité et de retard du développement comparés aux filles, notamment dans les 2 années suivant la naissance. Une étude a montré une augmentation du volume de la substance blanche et une diminution du volume cortical chez les garçons par rapport aux filles. L’évaluation de cette différence entre filles et garçons est souvent limitée à la période de la petite enfance.

Fuites urinaires nocturnes de l’enfant : quand banaliser et quand s’inquiéter ?
Les fuites urinaires nocturnes (énurésie nocturne) sont prises en charge à partir de l’âge de 6 ans et sont considérées comme normales avant cet âge. Les autres principaux signes associés (à toujours rechercher) sont les infections urinaires récidivantes et la constipation. S’il existe une constipation, une prise en charge de celle-ci est mise en route avant de réévaluer la situation urinaire car la constipation seule peut être responsable de fuites urinaires [1].
L’interrogatoire est l’élément clé qui va vous permettre de mieux définir ces fuites urinaires [2].
L’examen clinique vérifiera l’abdomen (à la recherche de signes de constipation), la normalité des organes génitaux externes, des examens neurologique et orthopédique (à visée étiologique).
Ces éléments vont permettre de définir le caractère primaire ou secondaire et isolé ou complexe de l’énurésie afin d’établir une prise en charge spécifique [3] qui comporte toujours des mesures hygiéno-diététiques avec une éducation des patients/parents majeure auxquelles viennent s’ajouter, si besoin, une rééducation et/ou des traitements médicamenteux [4].

Conduite à tenir devant des taches café-au-lait multiples de l’enfant
Les taches café-au-lait (TCL) se définissent comme des macules brunes uniformément pigmentées, typiquement rondes ou ovales, congénitales ou apparaissant au cours des premières années de vie. Elles peuvent constituer un marqueur précoce d’affections génétiques, au premier plan la neurofibromatose de type I. Le syndrome de Legius, la neurofibromatose de type II, le syndrome de Noonan avec lentigines multiples et le syndrome de déficience constitutionnelle des gènes MMR (CMMRD, pour Constitutionnal mismatch repair deficiency) peuvent également être révélés par des TCL multiples. La démarche diagnostique, en cas de TCL multiples, devra prendre en compte leur nombre et leur caractère typique ou non, l’âge de l’enfant ainsi que les éventuels antécédents familiaux de TCL. L’indication d’analyse génétique moléculaire devra être discutée au cas par cas dans le cadre d’un avis collégial pris dans un centre de compétence/référence des maladies rares dermatologiques et génétiques.

Les crises non épileptiques psychogènes
Les crises non épileptiques psychogènes (CNEP) sont des manifestations paroxystiques d’allure neurologique, non volontaires, évoquant le diagnostic de crise d’épilepsie, sans activité anormale cérébrale à l’électro-encéphalogramme (EEG), sans autre cause somatique, sous-tendues par des mécanismes psychologiques. Comme les autres troubles fonctionnels, les CNEP constituent un défi pour les médecins somaticiens : défis diagnostic et thérapeutique, aussi bien pour les neurologues que pour les psychiatres. Chez les enfants, les CNEP peuvent prendre d’autres formes cliniques que celle de la crise généralisée. Le diagnostic en est encore plus important, en raison des effets délétères des médicaments antiépileptiques inutiles, et du meilleur pronostic après prise en charge. Cependant, l’association fréquente avec des crises épileptiques neurologiques complique encore ces situations. Le diagnostic repose essentiellement sur les enregistrements vidéo-EEG, bien que cette méthode lourde ne soit pas facilement disponible.

Dépression de l’enfant : savoir l’évoquer
Le repérage des symptômes dépressifs chez l’enfant nécessite de les différencier des difficultés émotionnelles transitoires, fréquentes dans des situations de changements. Bien que les symptômes dépressifs soient identiques quel que soit l’âge, l’humeur irritable et les problèmes de comportement qui en découlent sont très souvent aux premiers plans chez les plus jeunes. Les facteurs environnementaux d’adversité sont le plus souvent multiples, fréquemment entretenus par les problèmes de comportement de l’enfant déprimé, et pouvant s’étendre aux domaines de sa vie.
Si de nombreuses psychothérapies ont montré leur efficacité sur les symptômes dépressifs chez l’enfant, certaines composantes semblent primordiales : reconnaître et valider les affects dépressifs, encourager une élaboration individuelle sous forme narrative plus ou moins soutenue par des médiations adaptées à l’âge, soutenir des représentations parentales (sans banalisation, ni dramatisation), et enfin s’appuyer sur les ressources extra-familiales.

Thérapie EMDR chez l’enfant et l’adolescent
L’EMDR (Eye Movement Desensitization and Reprocessing) est une technique de psychothérapie en vogue pour le traitement du psychotraumatisme. Parfois, elle permet en effet une disparition rapide des symptômes d’un trouble de stress post-traumatique (TSPT). Cependant, chez l’enfant, l’adolescent et le jeune adulte, dépendants de leurs parents, l’EMDR doit nécessairement être intégrée dans un cadre de psychothérapie plus large, prenant en compte les relations et appartenances de l’enfant.
Un préalable indispensable est de vérifier que la sécurité de l’enfant est assurée !
Dans les situations de traumas complexes, où le patient a subi des agressions répétées de la part de proches dans son enfance, il présente souvent des troubles dissociatifs, qui nécessitent une conceptualisation plus élaborée, l’EMDR étant, dans ces cas, utilisée tardivement avec de multiples précautions.
Dans tous les cas, la transmission aux patients, quel que soit leur âge, de techniques d’autostabilisation est importante, permettant de rendre au patient du pouvoir sur ses troubles sans recourir aux psychotropes.

Éditorial Des adolescents-cigales ?
Dans tous les pays occidentaux, on constate une importante augmentation des troubles psychiatriques chez les jeunes, depuis 2020 : quelles peuvent en être la ou les causes ?
>>> En tout cas, il ne s’agit pas de l’augmentation de l’offre pédopsychiatrique, contrairement aux hypothèses des gouvernements successifs en France, qui estimaient pouvoir réduire les dépenses d’assurance maladie en réduisant le nombre des médecins : le nombre de pédopsychiatres en France reste dramatiquement insuffisant, que ce soit à l’hôpital, en institution ou en libéral, malgré les alertes successives aux pouvoirs publics.