Perturbateurs endocriniens : comment distinguer le vrai du faux ?

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Le mot perturbateur endocrinien (PE) est devenu un thème assez fréquent des conversations familiales et, plus récemment, des questions auxquelles peuvent être confrontés les professionnels de santé, en particulier dans le monde de la périnatalité. Cette thématique dépasse largement le monde de la santé, et soulève plus globalement des questions d’ordre sociétal auxquelles le professionnel de santé ne sait habituellement pas répondre, ou alors sur le mode “blanc/noir”. Sans aucun doute, cette thématique ne peut que susciter des doutes, ou au moins des interrogations…

Comment sommes-nous exposés au quotidien ?

Nous sommes véritablement entourés quotidiennement d’une “soupe” de PE. Il a néanmoins fallu attendre avril 2021 pour qu’une liste officielle soit rendue publique par l’ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) à la demande des ministères de tutelle dans le cadre de la Stratégie Nationale Perturbateurs Endocriniens 2 (SNPE2), débutée en 2018. Cette liste comprend exactement 906 substances identifiées comme PE avec un qualificatif particulier : avéré, présumé ou suspecté. Cette terminologie peut prêter à confusion mais traduit en fait le corpus de données scientifiques disponibles pour classer une molécule comme PE.

Ces molécules sont habituellement classées en cinq grandes familles qui correspondent à leur structure physicochimique. Parmi elles, on citera les organochlorés dont le chef de file reste le DDT, un puissant insecticide ; les polybromés et les polychlorobiphényles qui ont été utilisés principalement comme isolants et comme retardateurs de flammes ; les dioxines qui sont pour majorité des produits de combustion notamment industriels ; les hydrocarbures aromatiques polycycliques ; et, enfin, les composés perfluorés qui sont utilisés comme agent antiadhésif dans les ustensiles culinaires mais également dans l’industrie textile. Ces molécules sont dites persistantes, car ayant une longue demi-vie et la capacité, pour la plupart, de s’accumuler dans notre tissu adipeux, responsables ainsi d’une contamination à bas bruit, à faible dose, de manière chronique et loin de l’exposition initiale. S’y ajoutent les phtalates et les bisphénols, qui ne sont pas persistants mais tellement utilisés que l’ensemble[...]

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À propos de l’auteur

Université Nice Côte d’Azur, 
Centre Hospitalier Universitaire de Nice, Département d’Endocrinologie, Diabétologie et Médecine de la reproduction, 
Hôpital de l’Archet 2, NICE. Université Nice Côte d’Azur, Inserm U1065, C3M (Centre méditerranéen 
de Médecine moléculaire), Équipe 5 
“Cellular Basis and Signaling of 
Tumor Metabolism”, NICE.