À la question “quoi de neuf mamie ?”, ma grand-mère répondait une phrase qui me faisait toujours sourire, “rien de neuf, que du vieux”. C’est probablement sévère de débuter cet article ainsi, car même si nous avons dans notre pratique quotidienne de pneumopédiatre peu d’importantes modifications récentes, on pressent un tournant dans notre prise en charge des maladies respiratoires, avec l’utilisation des biothérapies, de l’intelligence artificielle, une médecine personnalisée, et l’envie d’apporter un bien-être global à l’enfant. Le choix des articles et des sujets abordés m’a été inspiré par le congrès de la European Respiratory Society que nous avons eu la chance d’accueillir en septembre en France.
L’asthme personnalisé
L’objectif de la prise en charge ne consiste plus seulement dans le contrôle de la maladie, mais dans la modification de son histoire naturelle et la prévention des effets à long terme chez l’enfant. Szefler et al. [1] proposent des outils pour y parvenir : déterminer une trajectoire de la fonction respiratoire, un score de sévérité Composite Asthma Severity Score (CASI), un panel de biomarqueurs, un index prédictif d’exacerbation saisonnière ou Seasonal Asthma Exacerbation Prediction Index (SAEPI), et un monitoring électronique de l’observance.
En effet, l’asthme peut entraîner une perte de la fonction respiratoire persistante et irréversible. Une étude de suivi de 1 000 enfants asthmatiques persistant léger à modéré pendant 20 ans par McGeachie et al. [2], inclus entre l’âge de 5 à 12 ans, avec une dernière épreuve fonctionnelle respiratoire (EFR) en moyenne à l’âge de 26 ans, a permis de les classer selon quatre types de trajectoires de la fonction respiratoire.
Deux de ces trajectoires montrent une croissance pulmonaire réduite dès l’enfance, et deux trajectoires montrent un déclin précoce de la fonction respiratoire à partir de l’âge de 20 ans. Une fonction respiratoire anormale à l’inclusion et le sexe masculin étaient des facteurs prédictifs forts de croissance pulmonaire altérée et déclin précoce de la fonction respiratoire. À peu près 11 % des patients montraient des critères de bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) chez les jeunes adultes.
Cette étude renforce le fait que les enfants ayant un asthme persistant doivent avoir des EFR répétées pour déterminer une trajectoire et l’utiliser pour le choix du[...]
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