Reste-t-il une place pour l’amygdalectomie totale chez l’enfant ?

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Généralités

L’amygdalectomie est le geste chirurgical le plus fréquemment réalisé chez l’enfant. Environ 30 000 interventions sont en effet réalisées chaque année en France. La principale indication est de loin l’hypertrophie amygdalienne quand elle est symptomatique et responsable d’un syndrome d’apnées-
hypopnées obstructives du sommeil (SAOS, environ 80 % des indications). Ensuite, les infections à répétition (plus de 5 angines vraies par an pendant 2 années consécutives) représentent environ 20 % des indications. Nettement plus rare, un geste peut être indiqué en cas de suspicion d’amygdale tumorale (asymétrique et évolutive, macroscopiquement anormale, associée à des adénopathies suspectes), de phlegmons péri-amygdaliens à répétition ou de syndrome de Marshall (ou PFAPA : periodic fever aphtous stomatitis pharyngitis adenitis).

Jusqu’à une époque récente, la technique la plus pratiquée était l’amygdalectomie totale par dissection. Il y a une vingtaine d’années, une équipe suédoise a développé et étudié les résultats d’une amygdalectomie partielle chez l’enfant [1]. Depuis, les techniques ont progressé et les bons résultats de cette modification d’indication se sont diffusés en Europe et en Amérique du Nord. De plus, le développement de la chirurgie ambulatoire incite à réaliser des gestes chirurgicaux plus rapides, moins douloureux et moins dangereux, tout en étant bien sûr aussi efficaces. Actuellement, en France, les deux techniques d’amygdalectomie sont proposées en fonction des centres et des opérateurs : totale (extracapsulaire) ou partielle (intracapsulaire).

Techniques

Qu’il s’agisse d’une amygdalectomie totale ou partielle, l’intervention a toujours lieu sous anesthésie générale avec intubation orotrachéale par une sonde préformée (fig. 1). L’exposition est assurée par un ouvre-bouche. Une adénoïdectomie peut être associée dans tous les cas si nécessaire.

Dans le cas d’une amygdalectomie totale, le chirurgien dissèque l’amygdale en la clivant du plan musculaire sous-jacent et en la séparant des fréquentes extensions lymphatiques basi-linguales. Toute la loge musculaire, du pilier antérieur au pilier postérieur, est donc à nu en fin de geste.

En cas d’amygdalectomie partielle, le chirurgien réalise uniquement[...]

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À propos de l’auteur

Service d’ORL et de Chirurgie Cervico-faciale pédiatrique, Hôpital Necker-Enfants malades, Université Paris V René Descartes, PARIS.