Les risques allergiques des inhibiteurs de la pompe à protons : par quel mécanisme ?

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Les inhibiteurs de la pompe à protons figurent parmi les médicaments les plus utilisés. Ils ont révolutionné le traitement des affections digestives liées à une hyperacidité gastrique en particulier celui du reflux gastro-œsophagien, des ulcères gastriques et duodénaux et des affections gastriques induites par les AINS. Ce sont des benzimidazoles substitués qui ont une structure commune (tableau I).

Depuis l’introduction de l’oméprazole, plusieurs autres IPP ont été mis sur le marché comme le lansoprazole, le rabéprazole, le pantoprazole et l’ésoméprazole. Le dexlansoprazole, énantiomère du lansoprazole commercialisé aux États-Unis, n’est pas disponible en Europe. Les IPP inhibent la pompe à protons située sur les cellules pariétales canaliculaires, diminuant la production d’acidité gastrique. En règle générale, leur tolérance est bonne.

Toutefois, des réactions d’hypersensibilité ont été décrites, IgE dépendantes et non IgE dépendantes, en particulier des anaphylaxies sévères. L’objectif de cette revue est de préciser les aspects épidémiologiques, cliniques, diagnostiques, physiopathologiques et thérapeutiques de ces réactions d’hypersensibilité.

Historique et épidémiologie

En 1989, après 6 ans d’expérience clinique et pour plus de 13 000 patients traités, avec des doses journalières pouvant aller jusqu’à 360 mg, la fréquence des réactions adverses, en particulier cardio-vasculaires, n’était pas supérieure à celle des antagonistes des récepteurs H2 et au placebo [1,2]. Dans ces études, la fréquence des rashs était estimée à 0,5 % [1,2].

En juin 2016, une requête effectuée sur PubMed avec le terme “Proton pump inhibitors allergy” fournit 693 articles mais tous sont loin de correspondre à de véritables réactions d’hypersensibilité.

Les premières publications datent de 1992 (3 articles) comportant le premier cas rapporté par Haeney [3]. Par la suite, leur nombre annuel a atteint 16 cas (en 2000), 37 (en 2005), 52 (en 2010), 72 (en 2014) et 64 (en 2015).[...]

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À propos de l’auteur

Allergologue-pneumologue-pédiatre.