Traitement conservateur des appendicites aiguës non compliquées

0

Lipsett SC, Monuteaux MC, Shanahan KH et al. Nonoperative management of uncomplicated appendicitis. Pediatrics, 2022;149: e2021054693.

Depuis quelques années, les traitements conservateurs en cas d’appendicite aiguë sont de plus en plus réalisés. Un traitement par antibiotiques seuls entraînerait un taux de succès aux alentours de 75 % à 1 an chez l’enfant. Cette pratique est reconnue comme une alternative au traitement chirurgical aux États-Unis en cas de forme non compliquée, sans stercolithe et après accord de la famille.

Le but de cette étude était d’évaluer l’évolution des tendances de cette pratique aux États-Unis, de déterminer les causes d’échecs précoces et tardifs, et de comparer les patients avec un traitement conservateur par rapport à la population opérée, notamment en termes de risques de perforation et de complications post-chirurgicales.

Il s’agissait d’une étude rétrospective réalisée à partir du logiciel de santé pédiatrique nord-américain. Les patients de moins de 19 ans, vus entre janvier 2011 et mars 2020 pour un diagnostic d’appendicite aiguë, traités chirurgicalement ou par antibiotiques, ont été inclus. Les enfants avec des maladies chroniques et ceux ayant déjà consulté pour une suspicion d’appendicite dans les 12 mois précédant la période d’inclusion ont été exclus. En cas de traitement conservateur, un échec précoce correspondait à la réalisation d’une chirurgie dans les 14 jours du traitement antibiotique (durée habituelle du traitement). Un échec tardif était défini par une appendicectomie après 14 jours.

117 705 enfants d’âge moyen 11,4 ans (8,8-14,2), avec 38,8 % de filles, ont consulté pour une appendicite aiguë. 73 544 (62,5 %) avaient une forme non perforée, 10 394 de ceux-ci (14,1 %) ont reçu un traitement conservateur et 63 150 (85,9 %) ont été opérés d’emblée. Il n’y avait pas de différence en termes d’âge, de sexe, d’ethnie et de prise en charge dans un secteur privé ou public entre les patients opérés ou non.

Au cours de la période d’étude, le taux de traitements conservateurs passait de 2,7 % en 2011 à 32,9 % en 2020. Parmi les enfants ayant reçu ce traitement, 2 084 (20,1 %) ont eu un échec de la prise en charge dans un délai médian de 2 jours (1-5), 1 909 (18,4 %) ont eu un échec précoce et 1,7 % un échec tardif. Le taux cumulatif d’échecs du traitement conservateur était de 18,6 % (IC 95 % : 17,9-19,4) à 1 an et de 23,3 % (IC 95 % : 18,4-20) à 5 ans. Les causes d’échec du traitement conservateur étaient dans 45,7 % des cas une perforation appendiculaire. En comparaison, 37,5 % des enfants de la cohorte totale présentaient une perforation dès la visite aux urgences (p < 0,001). Les enfants non opérés par rapport[...]

Connectez-vous pour consulter l'article dans son intégralité.

Pas encore abonné(e)
INSCRIVEZ-VOUS

Inscrivez-vous gratuitement et profitez de tous les sites du groupe Performances Médicales

S'inscrire
Partagez.

À propos de l’auteur

Service de Gastro-Entérologie et Nutrition Pédiatriques, Hôpital Armand Trousseau, PARIS.