Les traitements “orthopédiques” inutiles

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Les semelles orthopédiques sont très souvent prescrites de manière abusive, surtout pour des pieds plats, en fait dus à une démarche en rotation interne (voir démarches anormales). Ces pieds plats sont asymptomatiques, parfaitement réductibles soit en imprimant de la rotation externe au segment jambier, pied en appui, soit en surélevant le premier orteil, pied toujours en charge. Les pieds plats raides et/ou douloureux sont rares et dus à une pathologie sous jacente comme par exemple une synostose du tarse. La prescription de semelle ne se justifie dans ce cadre que pour soulager des pieds douloureux pour lesquels aucune cause n’est retrouvée ou en attente d’un traitement chirurgical.

Lors des inégalités de longueurs des membres inférieurs (ILMI), la prescription de semelles peut se justifier s’il existe des douleurs ou une gêne fonctionnelle. Elle ne doit pas dépasser un centimètre et demi dans la chaussure. Au-delà, la compensation est faite à l’intérieur et à l’extérieur de la chaussure. Rappelons que le diagnostic d’ILMI est surtout clinique : un cliché de bassin de face où il a été noté une asymétrie des hanches de quelques millimètres ne doit pas faire prescrire une compensation : très souvent c’est la réalisation technique de la radiographie qui est en cause. Une ILMI inférieure à deux centimètres, même chez l’adulte, ne créera pas de lésion rachidienne ou autre, encore moins chez l’enfant !

Lors de la maladie de Sever, les douleurs peuvent être diminuées par l’utilisation de semelles amortissantes, disponibles dans les magasins d’équipements sportifs.

La plagiocéphalie est une déformation du crâne très fréquente chez les nourrissons, favorisée par le décubitus dorsal qui a été conseillé en prévention de la mort subite du nouveau-né. Cette déformation n’a pas d’autre conséquence qu’esthétique, et se corrige dans 90 % des cas, spontanément lors de l’acquisition de la position assise et donc de la suppression des contraintes sur la zone plate du crâne dues au décubitus dorsal permanent. Les casques ou bandeaux proposés dans cette indication n’ont pas fait la preuve de leur efficacité. Ils ont pour autres inconvénients d’être onéreux et de nécessiter, pour certains prescripteurs, une ou plusieurs tomodensitométries du crâne dont on connaît l’importance de l’irradiation.
Lorsque les parents nous interrogent sur l’intérêt de l’ostéopathie, de la posturologie ou d’autres techniques, ils nous demandent un avis médical, reposant sur une connaissance scientifique. Or, force est de constater que ces méthodes ne s’appuient sur aucune base scientifique réelle, et ne font pas l’objet de publications sérieuses.[...]

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À propos de l’auteur

Service d’orthopédie pédiatrique, Hôpital d’enfants A. Trousseau, PARIS.