Lee J et al. Oropharyngeal colostrum administration in extremely -premature infants: an RCT. Pediatrics, 2015;135:e357-366.
Le colostrum produit par la mère dans les premiers jours suivant la naissance de l’enfant contient des concentrations augmentées d’IgA sécrétoires, de facteurs de croissance, de lactoferrine, de cytokines anti-inflammatoires par rapport au lait de mère mature. Ces composants immunoprotecteurs seraient d’autant plus concentrés dans le colostrum des mères d’enfants prématurés par rapport à celles d’enfants nés à terme. La plupart des grands prématurés ne reçoivent pas de colostrum du fait de leur instabilité clinique fréquente les premiers jours de vie, favorisant potentiellement une -augmentation de la susceptibilité aux infections et aux -conditions inflammatoires. L’administration oropharyngée de colostrum par son contact direct avec les tissus lymphoïdes pourrait stimuler le système immunitaire immature du nouveau-né.
Le but de ce travail était d’évaluer les effets immunologiques d’une administration oropharyngée de colostrum chez des grands prématurés.
Il s’agit d’un essai randomisé, en double aveugle, placebo-contrôle, réalisé en Corée du Sud entre janvier 2012 et décembre 2013. Des nouveau-nés de moins de 28 SA sans malformations congénitales, recevaient 48 à 96 h après la naissance, soit 0,2 mL de colostrum, soit 0,2 mL d’eau stérile toutes les 3 heures pendant 72 h. L’administration était faite à l’aide d’une seringue appliquée contre la muqueuse jugale et dirigée vers l’oropharynx. L’alimentation trophique était débutée le plus tôt possible par du lait de femme ou une formule pour prématuré. Des prélèvements salivaires et urinaires de facteurs immunologiques étaient réalisés. La survenue des différentes complications dues à la prématurité était comparée entre les groupes.
Au total, 48 nouveau-nés ont été randomisés en deux groupes ; 21 ont complété le protocole dans le groupe colostrum et placebo. Les enfants ont reçu en moyenne 24 doses. L’âge médian de gestation était de 26 SA + 5 jours (23 SA + 1-27 SA + 6) et le poids médian de 815 g (400-1 450 g) sans différence entre les deux groupes. De même, il n’y avait pas de différence entre les deux groupes concernant le score d’Apgar, le mode de délivrance, l’utilisation de surfactant et l’administration d’une alimentation avant, pendant et après la période d’étude. Les taux urinaires d’IgA et lactoferrine à 1 semaine étaient significativement augmentés dans le groupe colostrum par rapport au groupe contrôle, et restaient plus élevés à 15 jours. Les taux urinaires d’IL1β (cytokine -pro-inflammatoire) étaient également significativement diminués à 2 semaines dans le groupe colostrum par rapport au groupe contrôle.
Dans la salive, les concentrations[...]
Connectez-vous pour consulter l'article dans son intégralité.
Vous êtes abonné(e)
IDENTIFIEZ-VOUS
Pas encore abonné(e)
INSCRIVEZ-VOUS
Inscrivez-vous gratuitement et profitez de tous les sites du groupe Performances Médicales
S'inscrire