Association entre l’exposition précoce aux écrans et le développement cognitif et comportemental

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Zhao J et al. Association between screen time trajectory and early chilhood developpement in children in China. JAMA pediatr, 2022;176:768-775.

Plusieurs études ont montré que l’exposition prolongée aux écrans était associée à des troubles du sommeil, une moins bonne estime de soi et de moins bonnes performances scolaires chez l’enfant et l’adolescent. Plus l’exposition est précoce au moment des connexions synaptiques, et plus le développement cognitif pourrait être altéré. Ceci est suggéré dans quelques études pédiatriques mais sur des périodes d’observations courtes.

Le but de ce travail était d’évaluer, au sein d’une cohorte d’enfants, le profil évolutif du temps passé devant les écrans entre 6 et 72 mois et de déterminer si, selon l’âge d’exposition aux écrans, il y avait des troubles du développement cognitif, socio-émotionnel et du langage.

Des femmes enceintes devant accoucher entre mai 2012 et juillet 2013 à Shanghai étaient enrôlées de façon prospective dans une cohorte où leur enfant était suivi à 6, 9, 12, 18, 24, 36, 48 et 72 mois. Selon leur comportement devant les écrans, les enfants étaient classés en trois groupes :
– continuellement faible à partir de 6 mois (groupe 1) ;
– augmentant rapidement entre 6 et 36 mois puis stable (groupe 2) ;
– augmentant après 36 mois de façon régulière (groupe 3).

À 72 mois, le développement cognitif était évalué par les échelles d’intelligence (WISC-IV) et le QI et le développement socio-émotionnel par une échelle spécifique validée (SDQ).

Au total, 152 enfants (50,7 % de filles) ont pu être inclus dans l’étude, 110 (72,4 %) dans le groupe 1, 25 (16,4 %) dans le groupe 2 et 11 (11,2 %) dans le groupe 3. L’âge moyen des mères était de 29,7 ans (+/– 3,3) et 92,1 % avaient un niveau bac ou supérieur.

À l’âge de 6 mois, il n’y avait pas de différence significative des données démographiques du niveau d’étude maternel, ni du tempérament de l’enfant entre les trois groupes. En analyse univariée, en comparaison du groupe 1, les groupes 2 et 3 avaient des scores d’intelligence moins bons à 72 mois. En analyse multivariée, en comparaison du groupe 1 et en ajustant sur le sexe, le niveau d’éducation maternel, les revenus de la famille, la santé mentale de la mère et le niveau de développement de l’enfant à 6 et 12 mois, les enfants du groupe 3 avaient des scores d’intelligence plus bas : (β coefficient : –8,23 ; IC95 % : –15,16 à –1,30 ; p < 0,05), notamment au niveau des compétences cognitives (β coefficient : –7,02 ; IC95 % : –13,87 à –0,16 ; p < 0,05), du raisonnement perceptif (β coefficient : –6,65 ; IC95 % : –12,63 à –0,69 ; p < 0,05)[...]

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À propos de l’auteur

Service de Gastro-Entérologie et Nutrition Pédiatriques, Hôpital Armand Trousseau, PARIS.