Auteur Martinot A.

Urgences pédiatriques et Pôle Enfant, CHU et Université de LILLE.

Un germe et sa prévention
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La Haute Autorité de santé (HAS) recommande la vaccination contre les rotavirus (RV) de tous les nourrissons âgés de 6 semaines à 6 mois (publication sur le site de la HAS le 23 juin 2022) [1]. Plus précisément, Il s’agit d’une levée de la suspension (émise en 2015) de la précédente recommandation de 2013. Cet article rappelle les caractéristiques des RV, de leur transmission, de leur pathogénicité, le fardeau et l’épidémiologie de ces infections, la nature des deux vaccins, leur efficacité en vie réelle et leur balance bénéfice/risque favorable, et enfin détaille les recommandations de la HAS.

Compte rendu 22es JIRP
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Les tests rapides d’orientation diagnostique (TROD) sont des examens complémentaires réalisés à proximité directe du patient (point-of-care test), au cabinet médical ou aux urgences, sans recours à un laboratoire et dont le résultat est connu dans le temps de la consultation. Le terme d’examen complémentaire rappelle l’importance des données cliniques dans l’indication des TROD comme dans l’interprétation de leurs résultats. La démarche probabiliste est la règle dans nombre de situations d’urgence et la décision médicale dépend rarement du seul résultat d’un TROD, mais d’une expertise intégrant aussi la prévalence de l’affection et les données cliniques. L’objectif est de réduire l’incertitude diagnostique dans le temps de la consultation jusqu’à un niveau de “risque acceptable” de la décision (fig. 1).

Revues générales
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L’échographie est l’examen d’imagerie de référence pour explorer l’abdomen des enfants, du fait de ses performances diagnostiques remarquables dans nombre d’affections aiguës requérant un traitement d’urgence (appendicite, invagination intestinale, torsion d’annexes) et de son caractère non irradiant, non douloureux et ne requérant pas de sédation. Elle ne se substitue pas à un bon examen clinique, notamment du chirurgien, et ne doit pas retarder une intervention urgente (torsion testiculaire, péritonite). Elle est rarement indiquée dans les douleurs récurrentes.

Un germe et sa prévention
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Alors que de nombreux virus entériques avaient été découverts dans les années 1950-1960, aucun germe connu n’était encore identifié en 1973 dans plus de 20 % des gastroentérites aiguës (GEA) [1]. Cette année-là, Ruth F. Bishop, virologue australienne, identifiait en microscopie électronique de nouvelles particules virales de la famille des Reoviridae dans les cellules épithéliales duodénales d’enfants atteints de GEA [2]. La pathogénicité de ces nouveaux virus semblait attestée par le fait qu’ils n’étaient plus identifiés après guérison des enfants et n’étaient retrouvés sur aucune biopsie duodénale d’enfants sains [2]. En 1974, la même équipe identifiait ces virus dans les selles d’enfants atteints de GEA [3], puis ces virus étaient observés dans de nombreux pays sur tous les continents et se révélaient ubiquitaires, très répandus chez de nombreux mammifères ou certains oiseaux. Le nom initialement proposé par Ruth F. Bishop était “duovirus” en raison de la localisation duo­dénale et de la double capside [1]. Le nom de “rotavirus” a été retenu plus tard sur suggestion de Thomas H. Flewett en raison de leur structure en rayon de roue (rota en latin) [4].