Combattons les infections à pneumocoque, parlons de prévention

0

A l’occasion de la journée mondiale de la pneumonie de 2023, décrétée par l’OMS, Réalités Pédiatriques, avec le soutien institutionnel de MSD, a organisé une webconférence réunissant trois experts de l’infectiologie pédiatrique pour faire le point sur la prévention des infections à pneumocoque.

Le Pr Robert COHEN (Président du Conseil national professionnel de pédiatrie et du groupe de pathologie infectieuse pédiatrique, pédiatre, Saint-Maur-des-Fossés) a rappelé que si le pneumocoque tire son nom de sa première description chez un patient atteint de pneumopathie, on sait aujourd’hui qu’il s’agit d’un germe de la flore rhinopharyngée porté par la quasi-totalité des enfants. Le pneumocoque est le plus pathogène des micro-­organismes composant cette flore et le premier responsable d’infections bactériennes chez le nourrisson. Il peut être à l’origine d’infections invasives à pneumocoque telles que les méningites ou les bactériémies et d’infections non invasives telles que les pleuropneumopathies et les otites moyennes aiguës, souvent concomitantes à des infections virales. Environ une centaine de sérotypes sont connus à ce jour, dont on sait identifier ceux dont le pouvoir pathogène (“disease potential”) est le plus important. L’âge est le facteur de risque le plus important d’infections pneumococciques notamment invasives, avec un pic avant 2 ans. La vaccination antipneumococcique des nourrissons, recommandée depuis 2003 et obligatoire depuis 2018 en France, a permis de diminuer les infections pneumococciques chez l’enfant et chez les adultes. Elle a aussi réduit la fréquence des otites causées par d’autres bactéries telles qu’Haemophilus Influenzae et participé à diminuer la fréquence des bactéries résistantes aux antibiotiques. Le pneumocoque reste cependant le principal germe à l’origine d’infections pédiatriques et nécessite donc encore une amélioration de sa prévention.

Faisant le bilan de 20 ans de vaccination antipneumococcique en France, le Pr Naïm OULDALI (service de Pédiatrie, Hôpital Robert Debré, Paris) a expliqué que les diminutions des infections à pneumocoque observées suite à la vaccination 7 valences (VPC7) en 2003 puis 13 valences (VPC13) en 2013 ont été suivies de réascensions au bout de quelques années, sans toutefois jamais atteindre les niveaux prévaccination. Ce phénomène illustre la niche biologique que représentent les pneumocoques, qui laisse naturellement la place à de nouveaux sérotypes lorsqu’une pression de sélection est exercée sur certains sérotypes. Malgré l’impact majeur de la vaccination sur la fréquence des infections à pneumocoque, ce germe reste l’un des plus fréquemment identifiés chez le nourrisson et notamment dans les infections invasives de l’enfant de moins de 1 an. Cela s’explique notamment[...]

Connectez-vous pour consulter l'article dans son intégralité.

Pas encore abonné(e)
INSCRIVEZ-VOUS

Inscrivez-vous gratuitement et profitez de tous les sites du groupe Performances Médicales

S'inscrire
Partagez.

À propos de l’auteur

Directeur de la Publication