Efficacité de l’immunothérapie orale chez des enfants de moins de 4 ans allergiques à la cacahuète

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Jones SM, Kim EH, Nadeau KC et al. Efficacy and safety of oral immunotherapy in children aged 1-3 years with peanut allergy (The immune tolerance Network IMPACT trial): a randomised placebo-controlled study. Lancet, 2022;399:359-371.

Les allergies à la cacahuète restent un important problème de santé publique, notamment aux États-Unis où elles atteignent 2 % de la population pédiatrique. La plupart des enfants restent allergiques toute leur vie, avec un risque d’anaphylaxie en cas de contact accidentel. L’éviction complète de la cacahuète reste actuellement la principale mesure de la prise en charge. Plusieurs stratégies d’immunothérapie se sont développées ces dernières années. Récemment, une immunothérapie orale (ITO) à la cacahuète a induit chez l’enfant d’âge scolaire et le jeune adulte une désensibilisation (élévation du seuil de tolérance) dans 50-70 % des cas, peu de participants ont en revanche atteint le seuil de tolérance de 5 000 mg de protéines d’arachide. La rémission, définie par l’absence de réaction clinique lors de la réintroduction de l’aliment après une éviction prolongée, reste un enjeu important.

Le but de ce travail était d’évaluer l’efficacité de l’ITO à la cacahuète chez des enfants de moins de 48 mois (soit avant l’âge de la maturation du système immunitaire) en termes de désensibilisation et de rémission.

Il s’agissait d’un essai randomisé, placebo-contrôle, en double aveugle réalisé chez des enfants de 12 à 48 mois. Les critères d’inclusion étaient des IgE ≥ 5 kU/L, un test cutané ≥ 3 mm par rapport au témoin et une réaction à la dose cumulative de 500 mg ou moins de cacahuète lors d’un test de provocation orale (TPO). Les critères d’exclusion étaient une anaphylaxie sévère, un asthme et/ou une dermatite atopique non contrôlés et une maladie digestive à éosinophiles. Les enfants étaient randomisés pour recevoir soit de la cacahuète, soit le placebo selon 4 phases : une phase d’escalade jusqu’à 6 mg/j, une augmentation toutes les 2 semaines jusqu’à la dose cible maximale de 2 000 mg/j (semaine 0 à 30), une phase de maintien à cette dose (semaine 30 à 134) puis une phase d’arrêt de l’ITO (semaine 134 à 160). Un TPO était réalisé à la dose cumulative de 5 000 mg à la semaine 134 (désensibilisation) puis un autre après l’éviction à la semaine 160 (rémission). Des dosages immunologiques étaient faits lors des TPO.

L’objectif primaire était d’évaluer la proportion d’enfants désensibilisés après 134 semaines d’ITO, l’objectif secondaire de voir la proportion d’enfants en rémission à la semaine 160.

Entre août 2013 et octobre 2015, 146 enfants ont été randomisés (96 dans le groupe ITO et 50 dans le groupe placebo), de 39,3 mois d’âge[...]

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À propos de l’auteur

Service de Gastro-Entérologie et Nutrition Pédiatriques, Hôpital Armand Trousseau, PARIS.