Existe-t-il une association entre les maladies auto-immunes maternelles et les troubles de l’attention/hyperactivité chez l’enfant ?

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Nielsen TC, Nassar N, Shand AW et al. Association of maternal auto-immune disease with attention-deficit/hyperactivity disorder in children. JAMA Pediatr, 2021:175:e205487.

Les cellules et protéines du système immunitaire jouent un rôle dans le développement et le fonctionnement cérébral. Ainsi, une activation du système immunitaire (infection, maladie auto-immune [MAI], inflammation chronique) chez la mère pendant la grossesse augmente le risque de perturbation du développement neurologique chez l’enfant. Les anticorps et les cytokines pro-inflammatoires maternels, en traversant le placenta, pourraient altérer le développement cérébral du fœtus. Des études antérieures ont mis en évidence une association entre une MAI maternelle et des troubles du spectre autistique. Certaines études avec un faible nombre de patients ont suggéré une augmentation du risque de troubles de l’attention/hyperactivité (TDAH) chez les enfants nés de mère avec un diabète de type 1 et des polyarthrites rhumatoïdes.

Le but de cette étude était de voir s’il existait une association entre une MAI maternelle et la survenue d’un TDAH chez l’enfant, puis d’incorporer ces résultats dans une revue systématique de la littérature avec réalisation d’une méta-analyse.

Toutes les femmes primipares ayant eu un enfant né à terme dans le New South Wales en Australie entre juillet 2000 et fin décembre 2010 ont été identifiées à partir d’un registre de périnatalité. En parallèle, les données de naissance des enfants étaient reliées à un registre pharmacologique entre 2000 et 2014. Un TDAH était défini par la prescription d’un traitement spécifique ou un diagnostic établi par un centre hospitalier. Les enfants ayant un diagnostic de TDAH avant 3 ans étaient exclus. Une MAI maternelle était retrouvée à partir de codes diagnostiques spécifiques. Afin de limiter les facteurs confondants entre les mères présentant une MAI ou non, un score de propension était établi pour cette population pour une étude cas-contrôle. Par ailleurs, 2 reviewers indépendants ont analysé la littérature et réalisé la méta-analyse.

Les données de 931 718 nouveau-nés, nés de mères ayant un âge moyen de 29,6 ans (± 5,6), ont été étudiées. Une MAI était retrouvée chez la mère dans 1,5 % (n = 12 767) des cas. En utilisant le score de propension, 12 610 enfants dont la mère avait une MAI ont pu être appariés à 50 440 enfants contrôles. De façon générale, n’importe quelle MAI maternelle était associée à un TDAH chez l’enfant avec un HR de 1,30 (IC 95 % : 1,15-1,46). Selon le type de pathologies présentées, on retrouvait un HR de 2,23 (IC 95 % : 1,66-3,00) pour le diabète de type 1, un HR de 1,66 (IC 95 % : 1,02-2,70) pour le psoriasis et un HR de 1,75 (IC 95 % : 1,06-2,89) pour la[...]

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À propos de l’auteur

Service de Gastro-Entérologie et Nutrition Pédiatriques, Hôpital Armand Trousseau, PARIS.