Exposition au lithium des eaux de boisson in utero et risque de troubles du spectre autistique

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Liew Z, Meng Q, Yan Q et al. Association between estimated geo­coded residential maternal exposure to lithium in drinking water and risk for autism spectrum disorder in offspring in Denmark. JAMA Pediatr, 2023;e230346.

Le lithium est un oligoélément naturel présent dans l’eau potable à de faibles concentrations, du fait de sa présence dans les nappes phréatiques. D’un point de vue thérapeutique, il est également connu pour ses effets de stabilisation de l’humeur dans les troubles bipolaires et la dépression. Les mécanismes précis de son action cérébrale ne sont pas connus.

Dans les modèles animaux, le lithium module la signalisation Wnt/βcaténine importante pour le développement neuro­logique. Ainsi, l’exposition au lithium, via la consommation d’eau potable par la femme enceinte, pourrait affecter le cerveau du fœtus.

L’objectif de ce travail était d’évaluer s’il existait une association entre les troubles du spectre autistique (TSA) présentés par les enfants, et l’exposition au lithium des mères pendant la grossesse.

Il s’agissait d’une étude cas-témoin nationale réalisée au Danemark comparant des enfants sains avec d’autres présentant un TSA, nés entre 2000 et 2013, enregistrés dans le registre des naissances, appariés dans un rapport 1:5 selon l’année de naissance et le sexe. Les données étaient analysées entre mars 2021 et novembre 2022. Les adresses résidentielles maternelles étaient géolocalisées pendant la grossesse, les concentrations de lithium dans l’eau étaient définies par 151 mesures dans toutes les régions du Danemark et s’échelonnaient de 0,6 à 30,7 µg/L. Les TSA étaient définis selon la classification internationale des maladies. L’exposition au lithium était mesurée en écart interquartile en tenant compte des facteurs socioéconomiques familiaux et de la pollution de l’air ambiant. Les enfants étaient comparés selon les années de naissance, le sexe et l’urbanisation.

Au total, 8 842 enfants (79,3 % de garçons) avec un TSA ont été inclus et 43 864 témoins (79,2 % de garçons). Les TSA étaient quatre fois plus fréquents chez les garçons que chez les filles. Chaque augmentation d’écart interquartile de l’exposition maternelle estimée à une source de lithium dans l’eau potable était associée à une probabilité plus élevée de TSA chez la descendance (OR 1,23 ; IC95 % : 1,17-1,29) après ajustement sur les covariables. Les expositions au lithium dans les 2e et 3e quartiles, allant de 7,36 et 16,8 µg/L, étaient associées à une probabilité de 24 % à 26 % plus élevée de TSA. Dans le quartile le plus élevé avec des taux de lithium dans l’eau potable > 16,8 µg/L, on retrouvait une association avec un TSA de 46 % plus élevée par rapport au quartile le plus bas comme référence[...]

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À propos de l’auteur

Service de Gastro-Entérologie et Nutrition Pédiatriques, Hôpital Armand Trousseau, PARIS.