Ingestion d’aimants : évolution des risques sur 10 ans aux États-Unis

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Middelberg LK, Funk AR, Hays HL et al. Magnet injuries in children: an analysis of the national poison data system from 2008 to 2019. J Pediatr, 2021;232:251-256.

Tous les ans, 100 000 corps étrangers (CE) sont ingérés aux États-Unis, dont 80 % par des enfants de moins de 12 ans. La plupart de ces CE sont bénins et passent spontanément le tractus gastro-intestinal. Cependant, certains CE comme les aimants peuvent entraîner des complications en cas d’ingestion multiple.

Les plus dangereux sont les aimants ultra-puissants fabriqués avec du néodyme, qui sont utilisés pour des jeux de construction ou des jeux de “détente”. Ils font moins de 5 mm et sont 5 à 30 fois plus puissants que les aimants de ferrite, traditionnellement accrochés sur les réfrigérateurs. En cas d’ingestion multiple, ces aimants peuvent s’attirer de part et d’autre de la muqueuse intestinale, pouvant ainsi entraîner une nécrose, une perforation, une fistule, une obstruction, un sepsis voire un décès. Les enfants sont souvent asymptomatiques après l’ingestion et développent parfois, après plusieurs heures, des symptômes non spécifiques à type de douleurs abdominales, vomissements ou fièvre.

Le but de ce travail était d’évaluer, entre 2008 et 2019, le nombre d’enfants ayant ingéré des aimants et les éventuelles complications secondaires.

Il s’agit d’un travail rétrospectif réalisé à partir des données des centres anti-poisons de tous les états des États-Unis. Les enfants étaient classés par tranche d’âge : 0-5 ans, 6-12 ans et 13-19 ans. Trois périodes distinctes étaient définies : 2008-2011, quand les aimants ultra-puissants ont été introduits dans des jeux d’enfants, 2012-2017, période à laquelle ces jeux ont été retirés du marché nord-américain, et 2018-2019, période à partir de laquelle ils ont été réintroduits. Les conséquences de l’ingestion étaient classées en symptômes “mineurs”, rapidement résolutifs, “modérés”, c’est-à-dire sans mise en jeu du pronostic vital, et “majeurs”, avec mise en jeu du pronostic vital.

Sur la période totale de l’étude, 5 738 ingestions d’aimants ont été répertoriées, dont 39 % entre 2018-2019. L’âge moyen des enfants était de 5,2 ans (5 mois-19 ans), la majorité était des garçons (55,2 %) et avait moins de 6 ans (62,3 %). La plupart des ingestions étaient non intentionnelles (84,1 %), dans 99,3 % des cas chez les moins de 5 ans. À l’inverse, un caractère volontaire à l’ingestion était retrouvé dans 56,8 % des cas chez les 13-19 ans. Les cas d’ingestion ont diminué de 33 % (p < 0,05) de 2012 à 2017 par rapport à 2008-2011. Cependant, le nombre d’ingestion a augmenté de 490 % après 2017, passant de 332 cas en 2017 à 1 580 cas en 2019. Cela a entraîné[...]

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À propos de l’auteur

Service de Gastro-Entérologie et Nutrition Pédiatriques, Hôpital Armand Trousseau, PARIS.