Vignette clinique
Nous avons reçu Sara en consultation de pédopsychiatrie pour avis et prise en charge spécialisée. Elle est référée par son pédiatre pour des tics moteurs associés à des troubles de comportements d’installation brutale sans cause anatomique décelable. Nous l’accueillons avec sa mère. Sara est âgée de 7 ans et 10 mois, elle est l’aînée d’une fratrie de quatre et scolarisée en CE1. Son histoire développementale est sans particularités : son développement psychomoteur et psychoaffectif sont des plus ordinaires, avec une scolarité réussie à ce jour. Dans un premier temps, Sara a consulté en pédiatrie pour des tics moteurs d’installation brutale à type de mouvements saccadés, involontaires, répétitifs et soudains et siégeant principalement au niveau de l’hémicorps droit.
Devant ce tableau initial, un bilan para clinique a été réalisé : une IRM, un électroencéphalogramme, un électrocardiogramme et un bilan sanguin (une numération formule sanguine, une glycémie à jeun, un ionogramme avec un dosage de la ferritinémie et un bilan thyroïdien). Les bilans biologiques et radiologiques effectués ne révèlent aucune anomalie. Le pédiatre conclut alors à l’absence d’une cause organique, à savoir une encéphalite, une épilepsie, une origine traumatique ou tumorale.
Par ailleurs, Sara a des antécédents d’infections de voies respiratoires supérieures à répétition, avec le plus souvent une automédication ou une mauvaise observance du traitement prescrit. Le dernier épisode remonte à 4 semaines avant l’apparition des symptômes. À l’entretien pédopsychiatrique, nous notons une labilité thymique, une légère instabilité motrice, une irritabilité, avec des difficultés d’attention et du geste graphique. Le discours de l’enfant est cohérent mais ralenti. Nous notons des difficultés articulatoires et à l’écriture et aux gestes fins une certaine maladresse (fig. 1).
À la fin de l’évaluation pédopsychiatrique, nous ne concluons pas à un trouble psychiatrique caractérisé, notamment pas de troubles de l’humeur, ni de troubles anxieux ou de troubles spécifiques des apprentissages. Nous repensons aux symptômes dans une optique organique. C’est ainsi que le syndrome de PANDAS (Pediatric Autoimmune Neuropsychiatric Disorder Associated with Streptococcal Infections) a été posé. Il s’agit d’un faisceau d’arguments orientateurs vers cette entité : l’épisode infectieux récent, l’association des tics moteurs avec des symptômes psychiatriques légers,[...]
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