Les enfants hospitalisés en réanimation doivent‑ils recevoir une nutrition parentérale précoce ou différée ?

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Fivez T et al. Early versus late parenteral nutrition in critically ill -children. N Engl J Med, 2016. In press.

En raison de leur impossibilité fréquente à manger spontanément, les enfants hospitalisés en réanimation ont un déficit en macronutriments qui s’installe rapidement après le début de l’hospitalisation. Ce déficit est associé à une augmentation du risque d’infection, à une ventilation mécanique prolongée et à une guérison retardée. C’est pourquoi les sociétés d’experts ont conseillé d’administrer précocement un support nutritionnel. Une nutrition entérale est préconisée en premier, mais sa tolérance souvent médiocre peut conduire à la mise en place d’une nutrition parentérale (NP).

Le but du travail, en regard des résultats de récents essais randomisés réalisés chez l’adulte, était de comparer les effets de la mise en place d’une nutrition parentérale tardive (au-delà de 8 jours) par rapport à une nutrition parentérale précoce chez les enfants hospitalisés en réanimation.

Il s’agit d’une étude prospective multicentrique, randomisée, contrôlée, réalisée de juin 2012 à juillet 2015 dans des centres belges, hollandais et canadiens. Les enfants, dont la durée de séjour était estimée à plus de 24 heures, étaient inclus si leur score STRONGkids était  2 (0 indiquant un faible risque de dénutrition, entre 1 et 3 un risque moyen et 4 et 5 un risque élevé). Au total, 1 440 patients ont été randomisés – après appariement sur l’âge et le type de pathologie – pour recevoir soit une NP précoce dans les 24 heures suivant l’admission (n = 723), soit une NP tardive après 8 jours d’hospitalisation (n = 717). Les enfants du groupe NP tardive recevaient pendant les 8 premiers jours un volume hydrique comparable à l’autre groupe sous forme de G5 ou 10 %. Les patients recevaient une nutrition entérale précoce dans les deux groupes et des micronutriments (oligoéléments, vitamines) par voie intraveineuse jusqu’à ce que la nutrition entérale couvre 80 % des besoins caloriques. Les critères de jugement principaux étaient la survenue d’une infection pendant le séjour en réanimation et la durée nécessaire des soins intensifs après un ajustement sur l’âge, le diagnostic, la sévérité de la maladie, le risque de dénutrition et le centre de prise en charge.

Les caractéristiques initiales des patients concernant l’âge, la dénutrition et le type de pathologie étaient similaires entre les deux groupes. La survenue d’une infection était de 10,7 % dans le groupe NP tardive versus 18,5 % dans groupe NP précoce (p < 0,001), soit un odds ratio ajusté de 0,48 (IC 95 % : 0,35-0,66). De même, la durée nécessaire des soins intensifs était en moyenne de 2,7 jours moins longue (IC 95 % : 1,3-4,3) dans le groupe NP tardive par[...]

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À propos de l’auteur

Service de Gastro-Entérologie et Nutrition Pédiatriques, Hôpital Armand Trousseau, PARIS.